L’histoire des jeux de course

De tous temps, les jeux de course ont été populaires, y compris avec les jeux électro-mécaniques des années 60/70, à la fois rudimentaires et ingénieux.

Les jeux les plus influents sont Pole Position qui définit tous les marqueurs modernes du genre ; Formula One Grand Prix et son orientation totale vers le réalisme ; Mario Kart 64 et son orientation sur l’accessibilité et le « fun immédiat » ; et Gran Turismo, sa variété, son contenu, et son équilibre entre réalisme et facilité prise en main.

Le genre est toujours relativement populaire, mais a du mal à se diversifier : simulations « hardcore », simulations accessibles, jeux de kart, et jeux « arcade » faciles d’accès sont grosso modo les seuls genres existants aujourd’hui.


Space Race (1973, Atari) est le premier jeu de course mais est encore extrêmement rudimentaire.

Speed Race (1974, Taito) est le premier jeu avec du scrolling vertical, dans lequel on se contente d’éviter les voitures sur la route.

Gran Trak 10 (1974, Atari) introduit un nouveau point de vue en présentant tout le circuit vu de dessus sans scrolling, et c’est aussi le premier à avoir du retour de force dans la direction.

Moto Cross/Fonz (1976, Sega) et Night Racer (1976, Atari) sont les premiers jeux avec un scrolling « vers l’avant ».

Speed Freak (1979, Vectorbeam) est le premier jeu de course en 3D vectorielle.

⭐ Turbo (1981, Sega) a des environnements qui changent, et du sprite scaling rudimentaire pour simuler l’arrivée des adversaires vers nous.

⭐ Pole Position (1981, Namco) se déroule sur de vrais circuits, est le premier à avoir des qualifications, le premier avec des adversaires IA qui ne se contentent pas d’être des obstacles oubliés sitôt passés, et c’est la première fois qu’il faut gagner la course et pas simplement rester sur la piste le plus longtemps possible. Il y a un timer avec des checkpoints, des panneaux indicateurs des virages le long du circuit, une réalisation au top avec des graphismes qui simulent réellement le mouvement « en avant », et une physique qui commence à vouloir être réaliste avec de la perte de grip lors de la prise rapide de virage. C’est le jeu arcade le plus populaire de 1983, et probablement le jeu de course le plus important.

Enduro (1983, Atari 2600, Activision) introduit un cycle jour/nuit et une météo changeante, même si ce n’est qu’un effet graphique.

The Battle Road (1984, Irem) propose des routes qui se séparent, avec 32 chemins possibles.

Revs (1984, BBC Micro, Geoff Crammond) est la première tentative de simulation, mais les capacités des machines ne lui permettent pas encore d’être très évolué.

⭐ Hang-On (1985, Sega) est la première borne « full body experience » avec une moto taille réelle, ce qui permet de s’immerger totalement dans le jeu, et qui est impossible à reproduire chez soi.

Turbo Esprit (1986, ZX Spectrum, Durell) permet l’exploration libre d’une ville, avec une IA qui réagit à la signalisation, et est donc le premier open world motorisé.

⭐ Out Run (1986, Sega) essaye de reproduire le plaisir de conduire plutôt que la course, et permet le choix de musique en début de partie.

Paris-Dakar Rally Special (1988, NES, Sony) propose plusieurs vues, et des éléments d’aventure en permettant de sortir de la voiture pour débloquer la route.

⭐ Winning Run (1988, Namco) est le premier jeu de course en 3D polygonale, et son orientation réaliste, étonnante pour un jeu arcade, en fait une référence du genre pour quelques années.

⭐ RC Pro Am (1988, NES, Rare) est le premier jeu de course à permettre de ramasser des objets qui peuvent servir d’armes, et posera ainsi la première pierre du genre que dominera Mario Kart.

Hard Drivin’ (1989, Atari) permet de conduire sur des loopings, a une gestion de l’embrayage qui peut faire caler, et montre des replay des crashs sous différents angles de caméra, fonctionnalité novatrice à l’époque ; la longévité de sa popularité en arcade sera exceptionnelle.

Super Off Road (1989, Leland) permet d’améliorer son véhicule entre les courses, ce qui est la première forme de gestion de carrière.

⭐ Indianapolis 500: The Simulation (1989, DOS, Papyrus) est la première « vraie » simulation qui cherche à reproduire le comportement des voitures, permet de faire des réglages, utilise les règles du championnat, a un mode entraînement, des qualifications, simule la distance réelle de la course avec 200 tours à parcourir, des replays avec de multiples angles de caméra, des crashs réalistes avec les concurrents qui restent sur la piste, une gestion des pannes et des dégâts réalistes (pour l’époque). Le jeu est à la fois très ambitieux et très limité, avec une seule course possible, mais ouvre la voie aux simulateurs de course.

⭐ Virtua Racing (1992, Sega) affiche une 3D polygonale beaucoup plus complexe que ses concurrents avec des décors complexes, et permet de choisir son point de vue durant la course. C’est aussi le premier jeu à modéliser des humains en 3D, et il permet le jeu en réseau en reliant plusieurs bornes entre elles.

⭐ Formula One Grand Prix (1992, DOS, Geoff Crammond) est la seconde simulation à exister, et reprend tout de Indianapolis 500, en y ajoutant une saison complète avec 16 circuits correctement modélisés, de nombreuses assistances de conduite dont le freinage automatique, l’affichage d’une ligne idéale de conduite, le rapport idéal pour un virage, et a un moteur qui « lisse » les inputs quand on joue au clavier pour réduire les à-coups. Il n’a pas de licence officielle mais inclut un éditeur de noms, a des graphismes avancés et des sons réalistes, et reproduit l’ambiance du bord de piste avec l’affichage des commissaires de piste et du « pit crew ». Ce sera une référence de la simulation jusqu’à sa suite en 1995.

Ridge Racer (1993, Namco) met l’accent sur le drift pour aller plus vite, et c’est probablement le premier jeu d’arcade avec des polygones texturés.

Daytona USA (1993, Sega) est un des premiers jeux avec des textures filtrées, ce qui lui donne un aspect relativement moderne encore aujourd’hui malgré son grand âge.

⭐ Sega Rally (1995, Sega) est le premier jeu de course avec différentes surfaces qui changent la maniabilité sur un même circuit.

⭐ Mario Kart 64 (1996, N64, Nintendo) permet d’obtenir des items aléatoirement selon la position du joueur, ce qui crée un mécanismes de « rubber banding » multijoueur et permet aux moins doués de rester dans la course ou même d’inverser les situations. Cette orientation en fait un jeu extrêmement populaire en multijoueur, et il génère des tas de clones, qui n’arriveront jamais à dépasser la popularité de la série principale.

⭐ Gran Turismo (1997, Playstation, Polyphony) est le premier jeu de course orienté simulation sur console mais qui sait rester accessible avec un moteur physique permissif et de nombreuses aides à la conduite. Le jeu a un mode carrière très complet avec une progression libre et un système de permis, des tonnes de véhicules à acheter allant de la citadine à la voiture de course, et de nombreuses options de tuning. Le jeu est une référence, et sa quantité de contenu sera une inspiration pour tous les types de jeux de course par la suite.

⭐ Midtown Madness (1999, Windows, Microsoft) est le premier jeu de course moderne open world, en permettant à la fois de se promener à loisir et de faire des courses dans des environnements ouverts.