Arcade Archives Xevious

Xevious est un shmup développé par Namco et sorti en décembre 1982, la même année que Zaxxon, Moon Patrol, Time Pilot, ou encore Millipede : on est en plein âge d’or de l’arcade, qui n’a pas encore subi de crash.

Relativement peu populaire aux USA, c’est un énorme hit au Japon, et on continue à le voir dans les charts en 1985 alors qu’il est dépassé depuis bien longtemps. Il a été extrêmement influent chez les créateurs de shmups, et a tout simplement défini le genre du shmup à défilement vertical : ce n’est pas le premier, et le genre a bien évolué depuis, évidemment, mais c’est lui qui pose toutes les bases qui seront reprises pendant des années, et il y aura de très nombreux « clones ».

Le gameplay semble ultra basique aujourd’hui : un tir aérien, un tir de bombes vers le sol, et voilà. Pas de powerup, pas de smart bomb, si on retire le scrolling ça paraît à peine plus évolué que Galaga.

Sauf que la présence d’ennemis au sol fait toute la différence avec les gallery shooters et les jeux à scrolling vus jusqu’ici (dont le scrolling n’apporte pas toujours grand-chose) : non seulement ces ennemis ont une position fixe ou un déplacement lent et prévisible sur un chemin, mais en plus ça permet d’avoir plusieurs types de menaces, et plusieurs gestions, car on peut survoler les ennemis au sol alors que les ennemis en l’air nous détruisent s’ils nous percutent, mais on ne peut pas détruire les ennemis au sol en restant en sécurité en bas de l’écran. Il y a d’ailleurs une forme simple de bullet sealing : quand les ennemis au sol sont assez loin vers le bas de l’écran, ils arrêtent de tirer.

Il y a une bonne variété d’ennemis quand on progresse, avec plusieurs comportements : certains nous tirent dessus puis s’enfuient, d’autres sont plus agressifs, voire nous foncent carrément dessus. Le jeu est bourré de de secrets et de subtilités : par exemple, accéder aux boss demande de détruire certaines structures au sol, ce qui crée une sorte de « branche » dans la progression. La difficulté est très progressive et évolutive, et c’est là aussi un des premiers à avoir une progression non-linéaire de la difficulté : quand on détruit beaucoup d’un type d’ennemi un autre plus puissant le remplace ; les ennemis tirent de plus en plus souvent et de plus en plus vite au fil de la progression, et quand on perd une vie ou qu’on détruit certains ennemis au sol, ça redescend d’un cran. Cette version Arcade Archives permet d’ailleurs d’afficher le rank (niveau de difficulté) dans un coin de l’écran.

Les graphismes paraissent basiques aujourd’hui, mais pour l’époque ils sont très bons : c’est une période avec encore beaucoup de jeux qui se contentent de quelques sprites sur un fond noir, et l’arrière-plan complètement texturé est remarquable. Le jeu n’a qu’un seul décor qui défile en boucle, c’est un peu répétitif mais au moins c’est très lisible, avec un bon contraste entre le décor, les ennemis et les tirs ; on ne peut pas en dire autant de tous les shooters de la période. En revanche, la musique qui tourne sur une boucle de cinq secondes est très vite énervante, même si la plupart des jeux de l’époque n’avaient tout simplement rien à part un jingle par-ci par-là, et il n’est malheureusement pas possible de la désactiver.

Cette version Arcade Archives ajoute plein de réglages : affichage des cibles secrètes, du rank, jusqu’au burn-in du titre sur l’écran et l’activation ou non de certains bugs ; on sent qu’il y a un amour particulier pour ce titre, ils n’ont pas tous droit à autant d’attention. Le titre est parfaitement adapté aux modes caravan et time attack de Arcade Archives ; le mode normal enregistre aussi les scores sur les leaderboards tant qu’on utilise les réglages de difficulté par défaut, mais il permet aussi de conserver activés le rank et les secrets, donc ça avantage énormément.

Xevious est très vieux et complètement obsolète, mais si on s’accroche un peu et qu’on le lance avec un esprit ouvert, il n’est pas dénué d’intérêt. Testez-le au moins en émulation.

Verdict : très bon