Choisir sa machine de rétrogaming

Sommaire

Mes préférences personnelles

Je possède plusieurs Raspberry Pi, mais leur manque de puissance me déçoit trop souvent : la PS1 rame, la PSP est injouable, l’arcade 3D est à oublier, la N64 et la Dreamcast sont beaucoup trop aléatoires, etc.

Je préfère émuler sur ordinateur : un vieux micro-PC bureautique à 100€ d’occasion fera parfaitement l’affaire pour émuler jusqu’à la Saturn sans souci, et lancer vos vieux jeux DOS.

Il m’arrive également de jouer sur ma 3DS hackée lorsque je suis en déplacement, ce qui est très pratique.

Vous pouvez en savoir plus sur la page Mon installation d’émulation.

Émuler sur ordinateur

  • Avantages : vous en avez probablement déjà un, et il est peut-être déjà très puissant
  • Inconvénients : ou peut-être qu’il est vieux lent, et peut-être que vous n’aimez pas trop jouer dessus, et il faut passer du temps à tout installer et configurer
  • Bref, tous les avantages et inconvénients classiques des ordinateurs.

Le PC est, objectivement, la meilleure plateforme pour l’émulation, car vous avez accès à tous les émulateurs : beaucoup ne tournant pas sur d’autres plateformes, mais très peu (pour ne pas dire aucun) ne tournent pas sur PC.

N’importe quelle configuration, même un peu ancienne ou bas de gamme, est capable de faire tourner beaucoup d’émulateurs : les machines 8 bits et 16 bits ne posent aucun souci, la Playstation non plus, et la Dreamcast passe en général très bien. En revanche, la Nintendo 64 et la Saturn demandent un petit peu plus de puissance, ainsi que certaines bornes d’arcade un peu récentes ou complexes. En revanche, à partir de la génération PS2/Gamecube/Xbox, il vous faudra un PC un peu plus costaud.

Si vous n’avez pas d’ordinateur, vous pouvez trouver de nombreux micro-PC qui prendront très peu de place sous la TV : des « barebones » dont le prix n’est pas négligeable, de nombreuses marques inconnues de qualité aléatoire, mais aussi des micro-PC de bureautique, destinés aux entreprise mais qui sont largement suffisants pour cet usage (jusqu’à la génération Playstation). Vous pouvez en trouver d’occasion à pas cher (entre 100 et 200€) : n’hésitez pas à faire un tour sur Leboncoin et autres sites d’occasion, ou bien Trade Discount ou AfBshop (en plus acheter d’occasion c’est écolo). Recherchez : Dell Optiplex (version Micro), HP Prodesk et Elitedesk (version DM), Lenovo Thinkcenter (version USFF). Regardez bien le processeur utilisé : prenez un i3 ou i5 au moins de 4e génération.

Pour le choix d’émulateur : vous avez de nombreuses solutions, plus ou moins adaptées selon votre usage (notamment si c’est votre PC principal ou pas).

  • Utiliser une distribution dédiée comme Recalbox ou Batocera, en version « PC » : ça se met sur une clé USB bootable, et c’est prêt à l’emploi. Conseillé sur une machine dédiée au rétrogaming.
  • Utiliser RetroArch : c’est la même chose que Recalbox ou Batocera (qui se basent dessus), mais comme ça se lance sur Windows, vous devrez avoir accès à un clavier et une souris. C’est le plus simple si vous jouez sur votre PC principal, et que vous ne voulez pas vous prendre la tête, mais il faut réussir à supporter l’interface obtuse de RetroArch.
  • Utiliser Launchbox : une interface centralisée et jolie, qui permet de lancer les jeux dans les bons émulateurs. Je n’ai pas testé moi-même, mais les utilisateurs en sont généralement contents.
  • Utiliser des émulateurs dédiés pour chaque console : c’est beaucoup plus compliqué, mais aussi beaucoup plus performant, et vous aurez les dernières versions des émulateurs (particulièrement MAME).

Faites donc un tour sur la page de mon installation pour voir ce que moi j’utilise.

Si vous avez un Mac, vous pouvez booter sur Windows avec Bootcamp, ou utiliser les émulateurs qui ont des versions Mac à travers l’excellentissime OpenEmu.

Emuler sur Android

La seconde solution la plus pratique, c’est d’utiliser votre smarphone pour jouer, ou une tablette, ou une box TV de type Xiaomi Mi Box ou NVidia Shield.

Beaucoup de manettes bluetooth sont compatibles avec Android ; vous pouvez en trouver avec un support pour tenir le téléphone, ou trouver des supports qui se clipsent sur des manettes existantes (Xbox notamment). Il existe aussi de plus en plus de manettes « style Nintendo Switch » comme chez Ipega (pas cher mais de qualité moyenne), la Razer Kishi (bonne qualité mais très chère), et bien d’autres (Gamesir, Gamevice, Nacon, etc).

Au niveau logiciel, vous avez plusieurs choix :

  • RetroArch est la version « legacy » qui tourne sur d’anciens appareils
  • RetroArch Plus est la version plus moderne mais qui nécessite Android 8+
  • Dig est un front-end Android pour Retroarch plutôt pratique
  • Vous pouvez également trouver certains émulateurs « stand-alone », notamment Redream ou Reicast (Dreamcast), PPSSPP (PSP), Dolphin (Gamecube/Wii), Yaba Sanshiro (Saturn), Citra (3DS), etc. Certains sont payants ou ont une version payante.

Le plus simple est d’utiliser RetroArch avec Dig ; il vous faudra simplement installer les bons émulateurs sur RetroArch, ensuite Dig les lance tout seul.

Une console rétro avec un Raspberry Pi

Le Raspberry Pi est un nano-ordinateur de la taille d’une carte de crédit et qui coûte à peine 40€ (en version 3B+). Il suffit d’y ajouter une carte Micro-SD sur laquelle vous avez copié un système, et vous voilà prêt. C’est un matériel avant tout pensé pour l’éducation, les systèmes embarqués comme les stations météo, le « bricolage » comme la robotique, mais son rapport performances/prix, sa petite taille et sa faible consommation l’ont rendu très populaire chez les férus de rétrogaming.

Le Pi peut se trouver en différents modèles : le premier date de 2012, le modèle 4 est sorti en 2019. Chaque version est évidemment plus puissante que la précédente, et introduit souvent de nouvelles fonctionnalités, beaucoup n’étant que peu intéressantes dans le contexte de l’émulation.

Chaque génération se décline également en modèles, qui ont des form factors différents et pensés pour des usages spécifiques.

  • Raspberry Pi 1/2/3/4 Model B/B+ : le plus courant, c’est le modèle au format carte de crédit. Le numéro dénote la version, la version 3 a eu un modèle « B+ » légèrement révisé pour des raisons industrielles.
  • Raspberry Pi 400 : un Pi 4 intégré dans un clavier. Pensé dans le même esprit que les ordinateurs pas chers des années 80 dans lesquels l’ordinateur était intégré au clavier : ZX Spectrum, Amstrad CPC, Amiga, Atari ST, etc. Ces ordinateurs avaient souvent des chiffres pour leur version, d’où le « 400 » qui y fait référence.
  • Raspberry Pi 1/3 Model A+ : une variante pensée pour être moins chère : plus grosse, moins de RAM, moins de connecteurs (pas d’ethernet, un seul USB).
  • Raspberry Pi Zero/Zero W/WH : une variante pensée pour être ultra compacte, au format « paquet de chewing gum », un peu moins puissante et avec beaucoup moins de connecteurs. Populaire dans les consoles portables « custom » grâce à sa très faible consommation. La variante W (« wireless ») a le bluetooth et le wifi, et la variante « H » (« hat ») dénote un modèle avec les picots GPIO déjà soudés (sinon il n’y a que les trous).
  • Compute Module 3/4 : une variante qui n’est pas un ordinateur autonome (pas de prise de courant, pas de port Micro SD, etc), mais s’intègre à un système existant. Plutôt destiné à l’industrie, mais il existe quelques boîtiers qui les utilisent.

Si vous souhaitez acheter un Pi, sachez que des boutiques partenaires officiels de la fondation Raspberry existent, et vendent le matériel à des prix très proches de ce que l’on trouve sur Amazon ; la liste est trouvable lorsque vous cliquez sur « buy » sur le site officiel. La boutique la plus populaire en France est Kubii, partenaire officiel de Recalbox également.

Méfiez-vous des « packs de démarrage » qui incluent un Pi, une Micro SD, un chargeur, et parfois une manette : les prix sont souvent tirés vers le haut, et les manettes sont toujours atroces. Si vous voulez juste tester ou bricoler, vous avez peut-être déjà une carte SD qui traîne (une 16Go suffit), n’importe quel chargeur de téléphone fait l’affaire, une manette de console récente (PS4/Xbox One/Switch) fonctionne très bien, et le boîtier est facultatif.

Vous pouvez également trouver des boîtiers sympathiques en forme de consoles rétro ; les plus connus (et de meilleure qualité) sont ceux fabriqués par Retroflag, mais d’autres fabricants sont présents sur le créneau, avec plus ou moins de succès.

Pour installer votre Raspberry Pi, c’est très simple, suivez mon guide d’installation : Installer et configurer un Raspberry Pi pour l’émulation.

Si les Raspberry Pi ne vous plaisent pas pour une raison ou une autre : Hardkernel fabrique des ODroid, des nano-PC similaires aux Raspberry Pi, souvent plus puissants (et avec plus de configurations possibles) mais aussi plus chers, et avec une communauté moins étendue. Recalbox, Retropie et Batocera tournent tous dessus.

Ils fabriquent également une console portable (Odroid Go) de qualité très honnête basée sur leur plateforme (voir plus bas).

Une borne d’arcade à la maison

Une solution populaire chez les amateurs d’arcade est d’avoir sa propre borne ou son propre bartop chez soi.

Si cela vous intéresse, vous avez deux possibilités : en acheter une toute prête (que vous pouvez ensuite personnaliser si le cœur vous en dit), ou la fabriquer vous-même. La seconde solution n’est pas moins onéreuse que la première, si vous n’avez pas déjà tout le matériel nécessaire (et les compétences). Vous pouvez également faire un entre-deux, et acheter des éléments tous prêts que vous assemblez vous-même.

Afin de prendre moins de place, il est également possible d’intégrer un Pi dans un stick arcade. De la même manière que pour les bornes, vous pouvez l’acheter ou le fabriquer, ce qui est bien plus accessible qu’une borne entière, mais nécessite toujours des outils et un atelier. Si vous êtes motivés pour bricoler, en cherchant un peu, vous pourrez trouver de nombreuses idées de sticks originaux, comme ce stick fabriqué avec des produits Ikea.

Dans les deux cas, le plus important d’une borne ou d’un stick arcade, c’est la qualité du stick et des boutons. Les marques les plus connues sont Sanwa et Semitsu, qui sont chères mais dont la qualité n’est plus à démontrer ; pour un usage ponctuel, une marque quelconque fera sans doute l’affaire.

Si vous voulez du tout prêt, plusieurs marques vendent des reproductions de bornes :

  • Arcade1Up fabrique des bornes au format 3/4 (les trois quart de la taille originale, soit environ 1.20m de haut) avec entre 1 et 5 jeux sous licence officielle, et qui reproduisent les styles des bornes originelles, pour des prix entre 250 et 400$.
  • My Arcade vend des « mini » et des « micro » bornes (entre 15 et 25cm de haut) avec des jeux sous licence officielle, pour des prix allant de 35 à 100€. La qualité est à la hauteur du prix, c’est à dire pas très élevé.
  • Numskull fabrique des bornes au quart (45cm de haut environ) avec une attention particulière à la fidélité de reproduction des originales (forme de la borne, déco sur les côtés, orientation de l’écran, type et position des contrôles…), mais du coup avec un seul jeu à chaque fois, pour environ 150 à 200€.
  • AtGames, spécialiste des mini-consoles de qualité médiocre dans le meilleur des cas, vend une borne « pleine taille » (1,7m environ) avec 300 jeux inclus, mais surtout un control panel très complet avec deux sticks et jeux de boutons, deux spinners, et un trackball. Au vu du passif de la société, je doute que la qualité soit au rendez-vous.

Des revendeurs de pièces détachées proposent également des kits ou des bornes « génériques » :

  • Arcademy vend des kits « bartop » à compléter soi-même (sans écran ni ordinateur) ou tous prêts (avec écran et Pi) de différentes tailles et styles, ainsi que de nombreuses pièces détachées (sticks, boutons, etc).
  • SmallCab vend des kits bartop ou borne entière mais vides, ainsi que toutes les pièces détachées nécessaires.
  • Les revendeurs de Raspberry Pi vendent souvent des petites bornes, comme le Picade de Pimoroni (aussi vendu chez Kubii).
  • Starcab et Jammastar sont un peu plus orientés vers les passionnés, et vendent uniquement des pièces détachées, et parfois des PCB originaux.

Les mini-consoles et autres machines officielles

Suite au succès de la NES Mini, divers constructeurs se sont engouffrés dans la brèche des mini-machines rétro, avec plus ou moins de succès : consoles, ordinateurs et bornes d’arcade, tout y passe, et les nouveaux modèles continuent de sortir sporadiquement. Etant toutes basées sur des architectures avec des produits « communs », elles sont à peu près toutes été hackées pour que l’on puisse y intégrer d’autres jeux, voire d’autres émulateurs, du moins lorsque la qualité du matériel vaut le coup d’être réutilisé.

Vous pouvez trouver une liste de ces machines sur la page dédiée : Les mini-machines rétro officielles.

L’Evercade est une console portable à cartouche qui propose diverses compilations sous licences de jeux provenant de plusieurs systèmes. La qualité est très honnête, mais les sélections de jeux sont aléatoires, avec un mélange de classiques réutilisés jusqu’à l’os (Atari, Namco, Data East…) et au contraire de machines et éditeurs un peu oubliés (la Lynx, Interplay, Piko, Codemasters époque 8 bits…). Quelques cartouches proposent également des jeux indépendants, dont certains sont de très bonne qualité.

Les portables de rétrogaming

Vous pouvez trouver de nombreuses consoles portables dédiées à l’émulation, de qualité très variable. Il existe une énorme liste de centaines de machines de ce types qui liste les modèles, les marques, l’OS, les performances, les systèmes émulés, et tous les détails techniques. Il existe également un forum spécialisé dans les consoles qui tournent sous Android ou Linux.

Pour acheter ces machines, en général, vous n’avez pas beaucoup d’autre option que d’aller sur AliExpress ou un autre site équivalent.

A noter : ce sont souvent des machines avec des firmwares officiels un peu nazes qu’il faut remplacer par des firmwares développés par la communauté pour en exploiter le potentiel. Il est rare d’avoir une machine « plug and play » et optimisée dès le déballage.

Vous trouverez une liste de ces machines sur la page dédiée : Les mini-machines d’émulation.

Les consoles hackées

La 2DS/3DS et la Vita sont des machines faciles à hacker, et avec des communautés « homebrew » assez actives : il existe de nombreux émulateurs pour ces machines.

Les 2DS/3DS font tourner les jeux DS nativement, ce qui est clairement le meilleur choix pour les jeux utilisant le double écran (tactile, etc), d’autant plus que les émulateurs ne sont pas encore très performants. Elle possède aussi de bons émulateurs pour les consoles 8 et 16 bits (NES, SNES, SMS, MD, GB, GBA…), mais n’espérez pas aller au-delà, la PS1 ne tourne pas très bien et l’émulation N64 est encore en prototype.

La Vita est relativement puissante, et possède un « émulateur natif » pour la PSP et la PS1, ce qui en fait clairement le meilleur choix pour ces machines. La plupart des systèmes 8/16 bits (NES, SNES, MD…) sont aussi relativement bien émulés. Son problème majeur est son format propriétaire de cartes mémoire, mais il est possible de trouver des adaptateurs Micro SD (SD2Vita) qui utilisent le port cartouche.

Les Xbox One et Xbox Series permettent d’activer un « mode développeur » en payant une licence (paiement unique de 20$), ce qui vous laissera ensuite installer RetroArch, et divers émulateurs. Le rapport prix/performances de la Xbox Series S est imbattable pour cet usage, et permet de faire tourner la Gamecube en HD et 60fps.

Les machines d’émulation non officielles

Ces machines peuvent lire les supports originaux, mais ne sont pas soutenues officiellement.

  • Analogue est le plus connu, et fabrique des machines qui émulent la NES, la SNES, la Mega Drive, la PC Engine et la Game Boy, compatibles avec les cartouches et pads originaux, et donc plutôt réservées à ceux qui souhaitent jouer à leurs jeux originaux sur une TV HD sans passer par un convertisseur.
  • Polymega est un nouveau venu qui propose une console modulaire, avec une base sur laquelle viennent se brancher des modules qui permettent de lire diverses cartouches et d’y brancher des pads originaux. Basée sur une architecture PC classique, elle permet d’émuler beaucoup de systèmes jusqu’à la Saturn, à condition de posséder les jeux originaux. La console permet également de copier les jeux sur la console, et d’en acheter certains en ligne.
  • Hyperkin vend des consoles qui peuvent lire les cartouches originales, mais la qualité est médiocre et ils utilisent des logiciels sans en avoir le droit.
  • Retro-bit vend des consoles qui peuvent lire les cartouches originales, mais la qualité est médiocre et ils utilisent des logiciels sans en avoir le droit.

Enfin, il existe également le MiSTer, une plateforme open source basé sur un processeur FPGA (un processeur programmable), que vous pouvez monter vous-même si vous achetez les pièces détachées (et que vous êtes très motivés) ou tout prêt si vous arrivez à le trouver.