Installer et configurer un Raspberry Pi pour l’émulation

Sommaire

Matériel nécessaire

Méfiez-vous des « packs de démarrage » qui ont généralement des prix tirés vers le haut, et incluent souvent du matériel inutile ; ce n’est pas beaucoup plus compliqué de faire son « kit » soi-même.

  • Un Raspberry Pi, modèles 3B, 3B+, 4B, ou 400 (qui est un 4 dans un clavier). Le 4 fait un petit peu mieux tourner la Nintendo 64 et la Dreamcast que le 3, mais aucun ne vous permettra d’émuler des consoles plus récentes.
  • Une carte Micro SD de minimum 16Go, c’est plus confortable avec 32Go mais pas nécessaire, surtout si vous optez pour mettre vos roms sur une clé USB.
  • Une alimentation USB ; la plupart des alimentations de smartphones récents, surtout ceux à charge rapide, sont capable de sortir les 2A nécessaires aux Pi ; vous pouvez même utiliser une batterie externe (c’est ce que je fais). Les Pi jusqu’au 3 nécessitent un câble Micro USB, le Pi 4 demande de l’USB-C.
  • Une manette, évidemment. Si vous ne voulez pas investir, une manette Xbox 360/One ou Playstation 3/4 que vous avez peut-être fera très bien l’affaire. Sinon, référez-vous à la page sur les manettes.
  • Des câbles, bien sûr : un USB pour brancher l’alimentation, un HDMI pour brancher l’écran. Attention, les Pi 4 et 400 ont des sorties Micro HDMI, achetez donc le câble adéquat.

Le strict minimum devrait vous coûter environ 50€ : 40€ le Pi 3B+ et 10€ la micro SD 16 Go, si vous avez déjà un chargeur de smartphone, une manette de console et un câble HDMI.

Matériel facultatif

  • Une clé USB pour stocker vos roms : c’est infiniment plus pratique et plus rapide que de les mettre sur la carte SD. La taille dépend de ce que vous voulez y mettre : des romsets complets ou des sélections ? Des vieilles consoles ou des plus modernes ? Par exemple, les jeux NES font souvent 256Ko, tandis que les disques PS1 font souvent autour de 600 ou 700Mo. Vous pouvez également opter pour un disque externe et ainsi avoir facilement 1 ou 2To, mais sachez que leur consommation électrique est souvent largement supérieure, et il faut parfois les brancher sur un hub USB avec une alimentation externe, qui ne sont pas tous compatibles avec le Pi ; ça devient plus compliqué.
  • Un boîtier est facultatif, les Pi sont prévus pour fonctionner sans, mais ça empêche la poussière de s’accumuler dessus, et certains (comme les RetroFlag) sont plutôt jolis. Si votre machine est invisible au fond du meuble, prenez n’importe quel boîtier à 5€ sur Aliexpress.
  • Un clavier (et éventuellement une souris) peut être utile, mais ce n’est absolument pas nécessaire. Si vous optez pour le Pi 400 (intégré dans un clavier), vous pouvez y adjoindre un pavé numérique externe, si vous jouez à beaucoup de jeux qui en demandent (comme les vieux RPG sur PC).
  • Les dissipateurs thermiques sont facultatifs et peuvent vous faire gagner quelques degrés si vous avez des problèmes de surchauffe, mais ils ne sont pas tous compatibles avec tous les boîtiers.

N’hésitez pas à aller voir mon installation pour un exemple de configuration.

Premières étapes

Choisissez tout d’abord votre distribution : Recalbox est la plus courante et une des plus faciles à utiliser ; Retropie est un poil plus complexe mais aussi plus facile à bricoler ; Batocera est similaire à Recalbox, et évolue souvent un peu plus vite. Je conseille plutôt d’essayer Recalbox ou Batocera, et Retropie si vous aimez bidouiller.

  • Insérez la Micro SD dans votre PC.
  • Téléchargez Raspberry Pi Imager et lancez-le.
  • Choisissez le système (Retropie ou Recalbox), et installez-le sur la SD.
  • Insérez la Micro SD dans votre Pi, et branchez-le pour le démarrer (il n’y a pas de bouton pour le démarrer ou l’éteindre). Attention à brancher l’écran AVANT l’alimentation, si le Pi ne détecte pas d’écran au démarrage, il n’affichera rien par la suite.
  • Attendez que le système démarre et arrive sur l’interface principale.
  • Si vous utilisez une clé USB : branchez-la, et attendez quelques instants : le système crée les dossiers des roms sur la clé (Recalbox nécessite une manip dans le menu).
  • Arrêtez le Pi (en utilisant le menu, pas comme un sauvage), retirez la clé, branchez-la sur votre PC, et copiez les roms dans les bons dossiers.
  • Utilisez Skraper pour copier les méta-informations (descriptions, images, etc).
  • Remettez la clé sur votre Pi, et redémarrez-le.

Sur Recalbox et Batocera

C’est terminé !

Recalbox et Batocera sont des sytèmes « fermés » pensés pour être utilisés « tels quels », et ne sont pas très modifiables : c’est parfait si vous souhaitez « juste jouer ».

Pour mettre à jour votre système, allez visiter les paramètres ; je vous conseille de mettre à jour le système dès le début, avant d’avoir configuré quoi que ce soit : s’i vous avez un problème, vous perdrez moins de temps à tout réinstaller (et merci la clé USB qui vous permettra de ne pas avoir à re-copier les roms).

Si vous avez des questions supplémentaires, n’hésitez pas à consulter le manuel ici : wiki Recalbox ; wiki Batocera.

Sur Retropie

  • Allez dans le menu « Retropie » (ou « configure ») et lancez Retropie-Setup.
  • Lancez « Update Retropie-Setup script », puis une fois terminé, « Update all installed packages ».
  • Si vous ne voulez pas vous prendre la tête, allez dans « Basic Install » et suivez les instructions pour installer les options par défaut.
  • Sinon, allez dans « Manage packages » : vous trouverez les émulateurs par défaut dans « Main packages », les émulateurs alternatifs et moins courants dans « optional Packages », et les émulateurs dits expérimentaux dans « Experimental packages ». Référez-vous à la documentation pour voir les émulateurs disponibles, leurs avantages et leurs inconvénients.
  • Dans le menu principal, section « Configuration/tools », allez dans « esthemes » et installez les thèmes qui vous plaisent ; ils sont tous listés dans la documentation associée. Personnellement j’aime bien : simplebigart, tronkyfran (ce que j’utilise), flat, minimal, ComicBook, Chicuelo, retrorama, et spaceoditty. Testez en fonction des systèmes que vous voulez émuler, tous ne sont pas supportés.
  • Si vous souhaitez avoir accès à un bureau (comme Windows) pour pouvoir faire par exemple un peu d’internet ou de bureautique, toujours dans la section « Configuration/tools », choisissez « Raspbian tools » puis « Install Pixel Desktop Environment ».
  • Si vous souhaitez pouvoir faire de la capture vidéo, visitez retropie-recording/instructions (github.com) et suivez les instructions.

A noter : si le choix vous est donné entre installer un package par sources ou par binaires, préférez les binaires. Installer par les sources permet d’avoir des émulateurs toujours à jour, mais aussi peut-être moins stables, et surtout, ils peuvent mettre une éternité à s’installer : compiler MAME peut prendre plusieurs jours sur un Pi 3.

Si vous avez des questions supplémentaires, n’hésitez pas à consulter le manuel ici : RetroPie Docs

Les BIOS

Vous pouvez vous amuser à chercher les bios un par un, mais le plus simple, c’est de chercher « Recalbox BIOS pack » ou « Retropie BIOS pack », vous trouverez des packs tous prêts avec tout ce qu’il faut. Ne vous embêtez pas à faire le tri : ça ne pèse pas bien lourd (une grosse centaine de Mo) et vous ne savez pas quand vous en aurez besoin.

Copiez ces fichiers dans le répertoire BIOS de votre clé USB.

Rendre ses émulateurs jolis : les overlays

Un overlay, aussi appelé bezel, est une image qui se place par-dessus l’image de l’émulateur. Cela permet de « masquer » les bandes noires sur les côtés de l’écran.

J’ai créé un pack d’overlays pour tous les systèmes émulés, disponibles ici : cosmo0/retropie-overlays: Console overlays set for retropie (github.com)

Faire le tri dans ses roms arcade

J’ai créé un utilitaire pour faire facilement le tri dans ses roms arcade, et installer des overlays pour chaque jeu : cosmo0/arcade-manager: Arcade management tool to handle your MAME/FBA romsets (github.com)

Il devrait être assez simple à utiliser, si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à m’envoyer un message sur Twitter.