Crymachina

Crymachina est un Action-RPG par Furyu, spécialistes des RPG un peu étranges comme Caligula Effect, Crystar, ou Monark.

L’humanité a disparu, et on incarne une reconstruction synthétique d’une psyché humaine dans un corps artificiel, dans un vaisseau spatial avec diverses IA qui ont pété les plombs. L’histoire est assez plate au début, mais il y a quelques twists vers la fin qui la rendent un peu plus intéressante, et le tout est recouvert d’un vernis pseudo-philosophique sur ce que ça veut dire d’être humain, d’avoir une famille, etc.

L’ambiance est donc « science-fiction dystopique », avec des personnages qui ont tous des looks d’adolescentes (au féminin, pas de garçon ici) d’anime. La direction artistique est assez marquée, avec beaucoup de halos lumineux et une tentative de rendre les personnages éthérés, mais les décors n’ont pas reçu le même soin et sont extrêmement répétitifs, avec de grands blocs de métal gris et de formes géométriques sans détails. Le level design tente de nous faire comprendre qu’on est à l’intérieur d’une gigantesque station spatiale, mais ce n’est pas toujours cohérent ni compréhensible ; le scénario, conscient du problème, balaye ça du revers de la main en disant « ce sont des machines buggées qui construisent n’importe comment », ce qui ressemble plus à une excuse qu’autre chose.

Le jeu se déroule toujours de la même manière : un niveau dans lequel on bastonne des robots, un boss, puis un passage « discussion » avec les autres personnages, qui permet aussi d’améliorer son personnage avant de choisir le niveau suivant dans un menu.

Les niveaux sont très linéaire : on ne peut même pas tomber des plate-formes si ce n’est pas prévu. On avance, on tape sur des ennemis (pas très variés d’ailleurs), on passe dans des couloirs, on nettoie des arènes de combat, on va activer un interrupteur pour ouvrir la porte qui permet d’accéder à la suite du niveau, et à la fin on affronte un boss. Du très classique, sans aucune surprise, ni vraiment d’intérêt, à part éventuellement une poignée de boss facultatifs à très haut niveau, répartis ici et là, qu’on se prend généralement par surprise car ils n’ont aucune sorte d’indication qu’on va se faire tataner en deux coups.

Entre les niveaux on revient dans un hub, un monde virtuel où les filles redeviennent normales, mais virtuelles. On peut discuter pour en savoir un peu plus à leur sujet, mais il n’y a pas de jauge d’affinité ou quoi que ce soit. Beaucoup de dialogues sont obligatoires pour pouvoir progresser, et il faudra supporter les discussions pseudo-philosophiques entre deux filles sur un canapé.

Les combats de Crymachina sont vaguement complexes : 2 types d’attaque, dash, blocage, et divers pouvoirs, le tout assez dynamique et nerveux. Il est dommage que les combats de boss soient brouillons : ils ne télégraphent pas vraiment leurs attaques, juste avec un flash violet ou rouge, et quand on le voit, si on est en train de faire une attaque on n’a pas le temps d’esquiver parce que ni le dash ni le blocage n’annulent les attaques.

Pendant les missions on récupère de l’XP mais aussi de l’équipement et de l’ego, qui sert à améliorer plein de choses mais que l’on trouve en très petite quantité. Dans le monde virtuel on peut personnaliser les trois personnages : changer leurs attributs, modifier l’arme principale et les secondaires droite et gauche indépendamment, des « chips » pour altérer les stats… C’est plutôt complet, et ça permet d’avoir des personnages bien différents.

La difficulté « normale » est trop élevée pour moi, avec des boss trop longs à battre et beaucoup de grind. Malheureusement, la différence avec le mode facile est trop grande : on passe de « j’ai un cure-dents qui ne sert à rien » à « je démolis tout le monde en deux secondes ». Choisissez votre poison. Cela dit même en facile, sur la fin du jeu il faut grinder à mort : on a trois personnages qui doivent prendre chacun 10 niveaux pour avoir le droit de progresser, et chaque boss donne seulement un tiers des points nécessaires pour prendre un seul niveau pour un seul personnage… D’ailleurs le gain d’XP n’a aucun sens : le boss final donne deux fois moins d’XP qu’une poignée de grunts avec 20 niveaux de moins !

Techniquement, sur Switch en mode portable ce n’est pas terrible avec une résolution assez basse. Le jeu est doublé en japonais avec des sous-titres en anglais. Je l’ai fini en 14h environ, en facile donc.

Crymachina est un Action-RPG un peu basique, mais avec une forte ambiance ; c’est assez proche sur le concept de Nier Automata, mais en (beaucoup) moins bien fait.

Verdict : honnête