The Legend of Nayuta: Boundless Trails

The Legend of Nayuta est un jeu PSP, spin-off de la série Legend of Heroes/Trails, mais qui n’a en fait rien à voir avec la série, et est beaucoup plus proche du fonctionnement des Ys, par le même développeur.

Le jeu se situe sur une petite île autour de laquelle tombent régulièrement des ruines mystérieuses ; une sorte de fée va apparaître, qui déclenchera une série d’événements de plus en plus « épiques ». Le début de l’histoire est assez convenu, les enjeux des gentils héros qui vont taper le grand méchant sont ennuyeux, mais le scénario finit par subir quelques retournements de situation que, pour une fois, je n’avais pas vu venir ; il faut juste subir quelques heures assez plates pour y parvenir. En revanche, le héros principal reste plat tout au long du jeu, il est mono-dimensionnel et sans intérêt à vouloir sauver ses amis avec le pouvoir de l’amitié, et n’évolue pas du tout. A noter que malgré le nom, n’y a aucun lien avec la série des Trails of, rien n’est partagé, c’est à se demander pourquoi ils ont choisi ce nom.

La structure du jeu est très linéaire : on accède à 4 zones, découpées chacune en quelques niveaux ; ceux-ci sont des couloirs de 2m de large avec parfois un petit puzzle ou un embranchement pour trouver un coffre au trésor ou un ennemi spécial qui débloque quelque chose, se concluent par un boss, et se terminent souvent en cinq minutes. Puis on revient à la carte, et on choisit le niveau suivant, jusqu’à accéder au donjon final de la zone. L’originalité est que l’on devra visiter chaque continent à 2 saisons différentes, qui vont changer les ennemis, les objets et collectibles accessibles, mais surtout ouvrir ou fermer certains chemins. On peut également revenir au (minuscule) village du départ pour améliorer son équipement, cuisiner des plats pour obtenir des bonus, ou effectuer quelques missions pour les habitants, dont les récompenses ne valent généralement pas l’effort fourni. Il faudra noter que tous ces allers-retours peuvent se faire en se téléportant, avec très peu de temps de chargement, ce qui est très agréable : on peut se re-stocker en potions entre deux niveaux en quelques secondes, ou quitter un niveau au milieu tout en conservant l’argent et l’XP gagnés.

Le gameplay de Legend of Nayuta est très basique : une frappe unique, un tir secondaire, une esquive, et… c’est tout. On va donc se contenter de matraquer le bouton d’attaque, esquiver de temps en temps, et avec les niveaux exigus et l’IA basique qui se contente de nous foncer dessus, on n’a pas la place de faire des stratégies ou des contournements. Les combats manquent de punch et semblent molassons, mais surtout de précision : il est très fréquent de se faire toucher alors que l’ennemi semble trop loin pour nous toucher. L’équipement est aussi très simple : on a accès à des armes rapides ou lentes, mais on les débloque de manière linéaire, et on n’a jamais besoin de réfléchir à son équipement, il faut juste prendre celui avec les plus gros chiffres. La seule personnalisation se fait par les accessoires et les sorts de la fée qui nous accompagne, mais c’est là aussi relativement limité. Les niveaux ont quelques passages de plateforme assez simples, mais là aussi le manque de précision se fait ressentir : je suis souvent tombé dans le vide sans comprendre où j’étais par rapport à la plateforme ratée.

La difficulté m’a semblée mal équilibrée : au niveau « normal » il m’a paru un poil trop difficile pour être joué en mode nobrain, mais aussi à la fois trop basique et imprécis pour être vraiment intéressant et donner envie de s’investir ; j’ai largement préféré le mode facile qui m’a permis de débrancher mon cerveau. Heureusement, le jeu n’est vraiment pas punitif : perdre fait revenir à la carte en conservant les objets récupérés, et perdre contre un boss propose de le recommencer immédiatement. En revanche, il est très contraignant : impossible de battre un boss avec 1 ou 2 niveaux de retard, par exemple. Cela est mitigé par la possibilité de gagner des niveaux juste en mangeant des plats au village : pas besoin de grinder, mais si vous préférez, il est aussi possible d’accélérer la vitesse du jeu en cliquant sur le stick droit. La durée de vie est honnête : il m’a fallu environ 23h pour le finir y compris le chapitre supplémentaire de post-game, et un mode « new game+ » rajoute encore quelques quêtes.

Techniquement le portage est plutôt propre, avec un look forcément « low poly » mais des textures nettes, et des chargements quasiment inexistants, mais le jeu accuse son âge sur certains aspects comme les animations très basiques. Un petit point noir pour moi, il n’y a pas de remapping des contrôles, et j’ai passé tout le jeu à confondre frappe et magie. Les textes sont en anglais et les voix en anglais ou japonais.

The Legend of Nayuta est un jeu à peine correct : l’histoire est sympathique mais est trop longue à démarrer, le gameplay est médiocre, et le level design ultra basique et limité. J’en attendais mieux de Falcom, au vu de leur pedigree.

Verdict : correct