« 1961 – 1975 : Les balbutiements
Je titre « les débuts de l’arcade » mais c’est un raccourci pour « les jeux vidéo d’arcade », car les jeux d’arcade existent depuis bien plus longtemps que ça : flippers, jeux d’adresse et de précision, jeux électro-mécaniques, « novelty » (des attractions à intérêt limité), distributeurs divers, etc.
Tout comme la période précédente, les jeux de ces années-là sont souvent en TTL, et sont mal émulées ou pas du tout, j’essayerai donc de trouver des vidéos de machines originales pour voir à quoi les jeux ressemblent réellement. Je commence à trouver des dates de sortie, j’essayerai donc de lister les jeux par date de sortie, autant que possible.
Je ne listerai pas tous les jeux de tir, car il commence à y en avoir un certain nombre, et ils ressemblent encore moins à des shoot’em up que ce que je montre ; on peut lister des jeux de duel aérien dans la veine de Jet Fighter (Ace, Biplane, Air Combat, Spitfire…), des jeux de « light gun », des « simulations de vol » (Interceptor, Cobra Gunship, Starship 1), etc.
Rappelez-vous que là encore, ces premiers jeux vidéo d’arcade sont basés sur la répétition dans un temps limité : il n’y a souvent même pas de concept de vies, et les quelques jeux dans lesquels on peut se faire tirer dessus permettent de continuer tant que le temps n’est pas écoulé.
1976
Bombs Away (Taito)
Sorti en janvier 1976
Un jeu extrêmement simple, puisqu’on incarne un bombardier qui passe à vitesse fixe en haut de l’écran, et que l’on se contente de larguer des bombes sur les navires qui passent en-dessous, en essayant de calculer la trajectoire pour les toucher. C’est aussi intéressant que du tir à la carabine qui ne permettrait pas de déplacer la carabine.
⭐ Sea Wolf (Midway)
Sorti en avril 1976
C’est une adaptation vidéo d’un jeu électro-mécanique de Midway (Sea Devil), lui-même une copie de Periscope de Sega de 1966. C’est un des premiers hits du genre : on le retrouve encore dans le top 10 des jeux d’arcade les plus rentables aux US en 1980 ! Malheureusement il est impossible de savoir si c’était également le cas au Japon ou en Europe.
Le joueur utilise une reproduction de périscope qui lui permet de viser à travers une lunette, et oriente ce périscope pour tirer sur des navires qui passent, tout en évitant les mines.
C’est très simple mais finalement assez prenant, et j’imagine que la borne réelle avec le périscope à manipuler doit être vraiment amusante.
Cops N Robbers (Atari)
Sorti en juillet 1976
Jusqu’à quatre joueurs peuvent incarner d’un côté la police, et de l’autre les bandits, qui conduisent des voitures à chaque extrémité de la route, et peuvent accélérer à l’aide d’une pédale, mais pas tourner. Une manette munie d’un bouton permet d’orienter son tir pour viser les ennemis de l’autre côté. Des camions passent au centre et bloquent les tirs, sans pouvoir être détruits.
C’est encore une fois un jeu de duel, mais je trouve qu’avec la restriction de dimension (on ne peut que monter ou descendre) on commence à se rapprocher un peu de ce que seront les premiers gallery shooters.
Flying Fortress (Electra)
Sorti en octobre
Une « simulation » de bombardier, qui est tout simplement le premier shooter à défilement horizontal : on défile de droite à gauche, on tire sur des avions et on bombarde des cibles au sol.
Le jeu est bien plus évolué que les concurrents de l’époque, et tout comme Avengers (du même développeur) l’année précédente, il ressemble déjà beaucoup à un shmup à défilement classique que l’on verra dans quelques années, et même s’il m’est difficile de tirer un lien de filiation avec des jeux sortis bien plus tard, il a lui aussi été distribué par Taito au Japon, alors pourquoi pas.
Bazooka (Project Support Engineering)
Sorti en décembre 1976
Le joueur manipule un bazooka, qui repose sur un spinner, et vise les véhicules qui passent au loin pour leur tirer dessus. Retirez le gros engin et vous avez un shooter tout à fait classique, mais aussi sans doute beaucoup moins fin.
Une vidéo qui semble être ce jeu, qui a bel et bien été réédité par Taito en 1978 comme l’indique le titre de la vidéo :
1977
Attack (Exidy)
Sorti en janvier
Le joueur contrôle un navire en bas de l’écran, et des avions passent en haut. Un joystick contrôle l’emplacement du navire, et l’autre l’angle de tir : il faut viser correctement pour toucher les avions qui passent au-dessus.
C’est un peu basique, en grande partie car il n’y a qu’un avion à la fois, mais on y retrouve un peu le concept des shmups avec l’avatar en bas de l’écran qui tire sur les cibles au-dessus.
Guided Missile (Midway)
Sorti en juillet 1977
Deux joueurs jouent côte à côte et contrôlent chacun un lance-missile en bas de l’écran. Divers véhicules passent sur différentes lignes au loin : des véhicules camions et tanks en bas, des navires et sous-marins au milieu, et des hélicoptères et avions en haut. Un bouton lance le missile, qui semble choisir tout seul la ligne visée, et le joueur dirige le tir de gauche à droite pour toucher les cibles.
C’est un peu dans la lignée de Sea Wolf, en remplaçant le périscope par un joystick, et en multijoueur.
Depthcharge (Gremlin)
Sorti en septembre 1977
Le joueur contrôle un destroyer en haut de l’écran à l’aide de deux boutons de déplacement (gauche/droite) et deux boutons de tir (gauche/droite aussi) pour larguer des mines anti sous-marines. Des sous-marins passent en-dessous en larguant des mines flottantes, et il faudra tirer avec le bon timing pour que les sous-marins se fassent toucher.
Assez basique, pas évident, pas forcément très proche des shmups ultérieurs (le point de vue est inversé), il y a tout de même eu quelques jeux dans la même veine les années suivantes.
Destroyer (Atari)
Sorti en octobre 1977
Dans la même veine que Depthcharge, le joueur contrôle un destroyer en haut de l’écran qui fait des allers-retours. Un levier à gauche contrôle sa vitesse, et une manette rotative à droite contrôle la profondeur d’explosion des mines sous-marines lancées ; un appui sur celle-ci déclenche un lancement.
Le jeu est encore plus complexe que Depthcharge avec ces contrôles originaux, mais la borne est très cool ; c’est typiquement pour ce genre de borne que je préfère mettre des images de vraies machines que de l’émulation Mame, qui ne rend vraiment pas pareil.
Canyon Bomber (Atari)
Sorti en novembre 1977
Deux joueurs survolent une vallée à vitesse fixe, parfois en dirigeable, parfois en avion. Ils peuvent larguer des bombes illimitées, qui tombent en cloche en-dessous. La vallée est remplie de boules numérotées : lorsqu’une boule est touchée par une bombe, le joueur gagne le nombre de points inscrits dessus. La partie se termine lorsque les deux joueurs ont raté trois tirs qui n’auront rien touché.
C’est un classique de la période, notamment grâce à sa version Atari 2600. Plutôt sympathique mais encore un peu basique.
Missile-X (Taito)
Pas de date précise
Le joueur contrôle un lance-missile en bas de l’écran, et des cibles (tanks et autres véhicules) passent au loin sur différentes lignes. Le joueur sélectionne la ligne visée avec un levier, déclenche le tir du missile, et dirige sa trajectoire de gauche à droite avec un joystick.
Missile-X est lui aussi dans la lignée de Sea Wolf, et tout à fait dans l’air du temps.
Bomber (Sega)
Pas de date précise
C’est probablement un clone de Flying Fortress ; même si je n’arrive pas à en trouver d’image, la description m’y fait énormément penser.
Le joueur contrôle un bombardier qui lance des bombes sur des cibles en bas de l’écran, et évite des chasseurs qui arrivent à sa hauteur. Au fil de la progression, l’avion avance doucement vers le côté gauche de l’écran, jusqu’à ce que le nez de l’avion touche le bord de l’écran : plus il est à gauche, plus il gagne de points, mais plus le jeu est difficile. Il faut également gérer son carburant, qui peut être augmenté en détruisant les cibles « OIL » au sol, comme dans Scramble.
Flying Shark (Model Racing)
Pas de date précise
Le joueur contrôle un avion à l’aide d’un yoke (un volant de vol) et élimine des avions identiques à lui. Très basique, pas grand-chose à ajouter, très honnêtement, on voit bien que cette année-là les développeurs sont capables de faire bien mieux.