Neva est un jeu de plateforme et d’action par les créateurs de Gris, qui m’avait fait forte impression à l’époque avec son ambiance incroyable et malgré son gameplay assez léger ; j’avais donc beaucoup d’attentes envers Neva.
Dès le début du jeu, on comprend immédiatement l’inspiration : c’est un jeu Ghibli qui ne dit pas son nom. Notre compagnon, un loup géant à cornes de cerfs qui représente l’esprit de la forêt, se fait tuer par des ombres venues détruire la nature, qui laissent derrière elles notre personnage et un chiot. Si vous avez vu Princesse Mononoké ou encore Le Voyage de Chihiro, vous comprendrez vite les références, voire même les éléments tout simplement recopiés ; l’ambiance unique de Gris est ainsi remplacée par un ersatz de Ghibli, le côté unique en prend un sacré coup, et j’ai passé plus de temps à me dire « c’est déjà vu » qu’à m’étonner, même s’il y a toujours de magnifiques décors et une superbe musique.
En terme de gameplay, oubliez les balades paisibles de Gris, on est là dans de l’action/plateforme pur jus : il faudra faire des sauts et des enchaînements de capacités (débloquées petit à petit) comme le sempiternel double saut pour avancer, ainsi que des combats contre des monstres et des boss. Les combats sont classiques, à base de combos de trois coups et de roulades pour esquiver ; les boss ont des patterns plutôt bons et prennent rarement en traître. La vie, représentée par des fleurs en bas de l’écran, se re-remplit progressivement avec chaque coup porté, ce qui permet de jouer sans trop stresser.
La difficulté est globalement assez basse, non pas parce que les combats sont faciles (je suis mort assez souvent) mais parce qu’il y a des checkpoints très fréquents et que l’on recommence sans attendre. Neva m’a un peu fait penser à Death’s Door sur cet aspect, mais en moins difficile : bien que certains passages soient un peu « die & retry », surtout sur la fin, pouvoir recommencer immédiatement et sans pénalité aide à ne pas être frustré.
Le jeu ne propose pas d’améliorations, même pas une augmentation des points de vie (ou alors j’ai raté quelque chose), en revanche on récupère parfois de nouvelles capacités à travers le chiot qui nous accompagne, et qui grandit : il commence petit et il faut l’aider, mais au fil de la progression il devient un jeune loup, et débloque des possibilités de combat et de déplacement.
Neva n’est pas du tout un metroidvania : les niveaux sont totalement linéaires, il n’y a aucun chemin de traverse ni de moment où l’on revient sur ses pas ; c’est à un point qu’il y a quelques moments où on avance tout droit sur un chemin plat sans qu’il ne se passe rien, avec juste la caméra qui recule pour nous montrer les jolis décors et quelques animations d’arrière-plan, avec le monde qui se détruit petit à petit.
La parabole écologique du monde détruit par des monstres qui veulent tout avaler est évidente, mais malheureusement, alors qu’il y a beaucoup à dire sur le sujet, Neva se contente de platitude : c’est pas bien de détruire la nature et de vouloir tout bouffer, il faut rester en harmonie… Oui, en effet, mais nous dans la vraie vie on n’a pas de loup magique pour lutter contre ça.
Le jeu est assez court et je l’ai fini en environ 4-5h.
Neva n’est pas un mauvais jeu, mais il est aussi très convenu et prévisible, aussi bien dans l’ambiance et l’univers que dans le gameplay, et il ne m’a clairement pas ému autant que Gris, qui racontait quelque chose de beaucoup plus personnel. C’est joli, il y a plus de gameplay, mais ça me plaît moins.
