Taito Milestones 3

Après une première compilation décevante et une seconde excellente, voici une autre sélection de classiques de Taito – cette fois-ci encore, on y retrouve bel et bien un mélange de classiques et de moins connus.

Le jeu le plus connu du lot est sans doute Bubble Bobble, peut-être même LE plus connu, de Taito, présent ici avec sa suite Rainbow Islands – dommage qu’ils n’aient toujours pas sorti les autres de la série. Il y a également les trois épisodes de Rastan, et le reste suit un peu moins un thème.

Toujours pas de bonus, toujours une bête compilation de jeux déjà sortis chez Hamster, et on note que les versions Arcade Archives n’ont pas été standardisées : par exemple le manuel n’a pas le même design selon les jeux, selon la période de sortie initiale. Il y a plein d’options supplémentaires sur Rainbow Island, comme l’activation automatique de certains codes cachés au lancement du jeu, ou l’affichage de certaines infos. Cette version corrige aussi des bugs sur Rastan 2 ou Champion Wrestler, A noter que ce n’est pas la version « Extra » de Rainbow Island, bien plus réputée, et incluse dans la version standalone du jeu…


Bubble Bobble (1986) : un classique parmi les classiques, porté sur toutes les machines possibles à sa sortie, un incontournable du genre. On incarne un dinosaure qui crache des bulles, parce que pourquoi pas après tout, qui doit descendre au fond de souterrains. Chaque niveau est un écran fixe et quand on tombe dans le trou en bas on réapparaît en haut. Lorsqu’un ennemi touche une de nos bulles il y est capturé, et on peut éclater la bulle pour éliminer l’ennemi soit en la touchant avec nos pics sur la tête, soit en la poussant suffisamment longtemps, ou avec divers bonus qu’on peut trouver, et certaines conditions rendent les ennemis furieux et plus rapides. Bubble Bobble a la particularité d’avoir de nombreux secrets, et il faudra bien s’accrocher pour terminer les 100 niveaux, d’autant plus qu’il faudra les faire en coop si vous voulez avoir la bonne fin. Ce n’est pas un classique pour rien et il est toujours aussi excellent autant d’années après.

Rainbow Islands (1987) : suite directe de Bubble Bobble, il n’a pourtant pas grand chose à voir au final, à part la physique du personnage. On incarne cette fois ci un garçon qui doit monter en haut de chaque niveau, et éliminer les ennemis à coups d’arc en ciel sur lesquels on peut monter, parce que pourquoi pas après tout là aussi. Le gameplay nécessite une période de prise en main, car sauter sur un arc en ciel le brise, eh oui c’est fragile ces choses là, c’est bien connu. Connu lui aussi pour ses nombreux secrets, je l’apprécie moins que Bubble Bobble qui a une prise en main plus immédiate, mais il est quand même très bien.

Rastan Saga (1987) : un platformer/action relativement connu, entre autre grâce à son excellent portage Master System ainsi que sur à peu près tous les ordinateurs de l’époque, et sa musique un poil répétitive mais qui reste en tête pendant des jours. Dans le plus pur style de Conan, sorti quelques années plus tôt, on incarne un guerrier barbare qui élimine des monstres à tour de bras afin de devenir le roi du coin, tout en récupérant divers powerups. C’est un jeu très simple et un peu raide, mais il est diablement efficace, et je l’aime beaucoup.

Nastar / Rastan Saga 2 (1989) : suite directe du précédent, celui-ci est un peu moins réussi : le gameplay est un peu plus complexe mais moins précis, les graphismes sont plus détaillés mais le personnage est un peu moche, et la musique est beaucoup moins bien. Cela étant dit, il a une réputation de mauvais jeu qui est totalement injustifiée, car il a aussi de bonnes qualités, comme un gameplay plus riche avec des coups à différentes hauteurs et plusieurs armes, et un level design moins basique. Ne vous laissez pas arrêter par sa réputation, il est bien meilleur que ce que beaucoup de gens prétendent.

Champion Wrestler (1989) : un jeu de catch avec des lutteurs fictifs : on se déplace sur le ring et on tape sur l’adversaire jusqu’à ce que son endurance soit à zéro, puis on le plaque au sol pendant que l’arbitre compte jusqu’à trois. Je ne suis habituellement pas fan des jeux de catch, mais j’aime bien celui-ci avec ses différents coups spéciaux, clés et saisies, un panel de mouvement différent pour chaque lutteur, etc. En revanche la difficulté augmente radicalement dès le second match, que je n’ai pas réussi à passer…

Cadash (1989) : encore une preuve que les RPG existaient aussi en arcade : on incarne un personnage parmi 4 classes différentes et on élimine des séries de monstres dans des combats inspiré des jeux comme Xanadu ou Zelda 2. On gagne de l’expérience, des niveaux, on affronte des boss, on achète de l’équipement, bref c’est un vrai RPG, jouable en coop. Il est plutôt réputé, et je l’aime bien, mais il est aussi très difficile.

Thunder Fox (1990) : voici une suite spirituelle à Ninjawarriors, qui en reprend énormément d’éléments : les hordes de soldats qui nous foncent dessus et qu’on élimine au couteau, la possibilité de marcher accroupi, etc. Mais il est aussi beaucoup plus agréable et dynamique (en même temps ce n’était pas bien dur) et plus varié, avec les deux hauteurs de plateforme comme Rolling Thunder ou Shinobi, les armes à ramasser, les niveaux « shmup » et ceux dans lesquels on pilote un véhicule, etc. Dommage que l’univers militaire soit beaucoup plus banal que d’avoir un ninja robot, ça aurait été intéressant de continuer dans le même univers.

Runark / Growl (1991) : un beat’em up à la Double Dragon/Final Fight, dans lequel on incarne un ranger qui affronte des braconniers, et si je me base sur le nombre d’ennemis qu’on affronte et les moyens à leur disposition, braconner a l’air de faire gagner énormément d’argent. Malheureusement, n’est pas Capcom qui veut, et le jeu est très loin des meilleurs de l’époque : des coups qui ont autant de patate que des claques de sitcom, des hordes d’ennemis posés en vrac sans question de level design, et des boss sans aucune pitié, l’ensemble donne une difficulté extrême dès le premier niveau sans que le gameplay donne envie d’insister pour autant.

Warrior Blade (1992) : troisième épisode de Rastan, c’est un autre beat’em up mais cette fois-ci qui ressemble un peu plus à Golden Axe. Ici aussi le feeling n’est pas terrible, et les coups donnent l’impression de frapper sur du papier mâché, un peu comme les versions arcade de TMNT. Cela étant dit, le jeu n’est pas dénué d’intérêt : en particulier, le level design est bon, et les niveaux avec des pièges peuvent blesser aussi les ennemis, ce qui offre des tas de possibilités.

Dead Connection (1992) : un shooter à écran fixe, dans lequel on incarne un détective de film noir, dans les années 30 avec un long imperméable et un fedora, qui débarque à un endroit (hôtel, restaurant, décharge, coin de rue) et mitraille à la chaîne les dizaines de gangsters qui débarquent. C’est très simple mais diablement efficace, et très bien réalisé : par exemple les décors sont destructibles petit à petit, on peut se mettre à couvert à certains endroits, etc. Un excellent jeu malgré sa très haute difficulté, mais même sans réussir à passer le second stage avant de devoir remettre des crédits, on y passe un très bon moment.

Ce troisième Taito Milestones est correct, mais la qualité plus variable que le second en fait moins un indispensable : n’hésitez pas si vous aimez découvrir des jeux avec des défauts intéressants, mais si vous cherchez juste les meilleurs, prenez plutôt ceux qui vous intéressent à l’unité.

Verdict : bon