Necrobarista: Final Pour

Necrobarista est une histoire interactive sans beaucoup d’interactivité.

On suit l’histoire de Maddy, barista d’un café surnaturel où se croisent les vivants et les morts sur le chemin de l’au-delà ; ces derniers ont 24h avant de quitter les lieux, sous peine de générer une « dette de temps » aux propriétaires du café, qu’ils ont déjà élevée. Et pas de chance, un membre du « Conseil de la Mort » vient justement collecter cette dette : l’histoire tourne autour de la manière de la résorber, en utilisant une poignée de personnages aux personnalités parfois un peu caricaturales mais globalement crédibles. Le scénario consiste principalement en une exploration en huis clos de leurs relations sur l’espace de quelques jours, ainsi que quelques questionnements sur notre place dans le monde, avec un ton relativement léger et plein d’humour noir, et des personnages bien écrits et plutôt attachants. Cela dit, bien que l’ensemble soit parfois un peu touchant, ce n’est pas non plus renversant voire parfois un peu ennuyeux, avec des longueurs dans l’écriture et des moments qui n’apportent pas grand-chose.

Necrobarista est intégralement en français (les dialogues ne sont pas doublés), mais la traduction est assez mauvaise : outre les fautes qui relèvent un manque de contexte du traducteur (« cough » est traduit par « tousser » au lieu de « tousse »), il y a également pas mal de fautes « orales », comme « je vis » au lieu de « je visse », ou les classiques « er/é » qui piquent les yeux ; on n’est pas au stade de la traduction automatique, mais il manque clairement une passe de relecture.

Le gameplay est pour ainsi dire inexistant : les textes défilent, et on appuie sur A pour passer au paragraphe suivant, sur des plans semi-fixes avec des modèles 3D ; on ne prend aucune décision, c’est 100% linéaire et non-interactif, et plutôt court : j’ai fini le jeu en 5h en ne lisant quasiment aucune histoire annexe. Entre les chapitres, on peut se balader dans le bar en vue à la première personne, et lire des « souvenirs » qui en apprennent un peu sur les personnages et leur histoire, ou des histoires d’autres personnes sans aucun lien, parfois longues et en plusieurs parties. On pourra aussi débloquer quelques mini jeux, comme dessiner ou faire des mises en scène pour prendre des photos, mais ce n’est malheureusement pas du tout adapté au pad et quasiment impossible à utiliser.

Malgré cette simplicité globale, Necrobarista manque un peu de finitions : il n’est par exemple pas possible de voir l’historique des dialogues lorsqu’on en a sauté un trop vite, et il n’y a pas non plus de défilement automatique, ce qui empêche de poser la console pour lire. Techniquement, sur Switch en mode portable, ça rame souvent alors qu’il n’y a pour ainsi dire rien à afficher, et les chargements sont longs et nombreux ; j’ai également eu quelques bugs, comme les options qui ne sont pas sauvegardées, le son qui disparaît et ne revient qu’en relançant le jeu, et même un plantage : ça ne fait vraiment pas sérieux.

Necrobarista est un jeu honnête, avec des personnages sympathiques et touchants mais une histoire pas très passionnante, quasiment aucune interactivité, et un sérieux manque de finitions.

Verdict : correct