Mon-Yu

Mon-Yu: Defeat Monsters And Gain Strong Weapons And Armor. You May Be Defeated, But Don’t Give Up. Become Stronger. I Believe There Will Be A Day When The Heroes Defeat The Devil King est un dungeon crawler à l’ancienne, assez épuré, pour ne pas dire basique. Sauf son titre, qui est complètement débile.

Apparemment, Mon-Yu était ciblé sur les enfants lors de sa sortie au Japon, en mode « mon premier DRPG » ; j’ai quand-même un gros doute sur la véracité de l’information au vu des tenues très courtes de certains portraits et de l’humour parfois très noir, mais il est clair que l’aspect « chibi », les dialogues qui ne se prennent pas au sérieux, et la simplicité générale sont de bons arguments. L’histoire est inexistante « vous êtes les héros sauvez-nous », et le village est extrêmement limité (une guilde, une boutique, aucun PNJ ni système secondaire), c’est clairement concentré sur le dungeon crawling, et sous-entend que celui-ci doit être excellent pour maintenir l’intérêt ; or ce n’est pas vraiment le cas.

De manière classique, au début du jeu on crée ses personnage parmi une poignée de jobs excessivement classiques : plusieurs styles de guerriers (tank ou dégâts), mage, clerc, tireur d’élite, etc. On va ensuite explorer un labyrinthe case par case, avec des portes fermées à clé, des coffres et des ennemis, quelques pièges, en faisant énormément d’allers-retours : on faire quelques combats, on ressort, on refait quelques combats, on ressort, on améliore son équipement, on refait quelques combats, etc. Et comme il n’y a pas de combats aléatoires, on ne peut pas tourner en rond à l’entrée pour grinder, il faut vraiment faire les allers retours au village pour que les ennemis réapparaissent : le rythme est assez particulier, même si au fil des descentes et de l’amélioration de ses personnages on arrive évidemment à aller de plus en plus loin, et les déplacements automatiques aident énormément. Une fois le niveau maximal de l’étage atteint (par exemple le premier étage ne permet pas d’avoir un niveau supérieur à 4) on optimise son équipement, on va affronter le boss, on se fait défoncer 2 ou 3 fois le temps de comprendre la stratégie.

Et puis on recommence exactement la même chose à l’étage suivant. Oui, c’est toujours la même chose, et les étages se ressemblent énormément : il y a bien quelques gimmicks supplémentaires, on récupère des capacités (comme la possibilité de briser des murs) en battant un boss, et il y a quelques secrets à collectionner, mais c’est vraiment trop peu et trop léger pour conserver un intérêt sur le long terme ; personnellement j’ai abandonné le jeu au 3ème étage car je m’ennuyais ferme.

Ce ne sont pas non plus les combats de Mon-Yu qui vont passionner les foules : on choisit les actions de ses personnages (attaquer, soigner, etc) et puis tout s’exécute en fonction de l’initiative des personnages, sans avoir la possibilité de réagir à l’action d’un ennemi. C’est tout : il y a bien quelques faiblesses à exploiter, et une poignée de capacités à apprendre pour chaque classe, mais là encore c’est beaucoup trop léger pour intéresser longtemps. Heureusement, il est possible d’accélérer les tours, voire de faire des combats automatiques en répétant toujours la même action, mais ça permet surtout de limiter l’ennui…

La personnalisation est un peu à cheval entre le old school et le moderne. Il y a par exemple le côté pénible des premiers RPG qui demande de re-roll ses personnages pendant quelques minutes pour en avoir des bons et ne pas se faire défoncer sans arrêt ; le grind est aussi très présent, pour gagner de l’expérience et de l’or, car tout se gagne en très petites quantités. Pour le côté moderne, on notera qu’il est possible de changer les capacités apprises n’importe quand (hors combat) et même de classe (à la guilde) : cela permet de changer sa stratégie à la volée, pour se constituer une équipe de magiciens si le boss le nécessite, par exemple.

La difficulté est vraiment accessible : si un personnage est KO il revient à la vie juste en retournant au village, et si toute l’équipe est KO on revient au village automatiquement avec un bonus, car mourir fait (légèrement) augmenter les stats des personnages ! La progression se fait tout de même avec précaution car on peut parfois perdre un personnage en un clin d’œil, mais c’est plutôt bien équilibré jusqu’aux boss de fin d’étage qui vous donneront du fil à retordre ; si toutefois vous trouvez le jeu trop dur il est possible de diminuer la difficulté, mais pas de l’augmenter par la suite si on change d’avis malheureusement.

Mon-Yu n’est pas vraiment un mauvais jeu, mais il n’est vraiment pas très excitant. Il y avait sans doute un intérêt à faire un jeu simplifié pour les non-adeptes du genre, mais là c’est vraiment trop basique. Avec des classes moins classiques, des combats plus complexes, ou un minimum d’histoire et un design moins générique, on s’ennuierait peut-être moins.

Verdict : moyen