Hot Lap Racing

Hot Lap Racing est un jeu de course fait par une petite équipe française. Le développeur principal a fait Classic Racers Elite, qui avait du potentiel mais pas assez de budget, et ça tombe bien, celui-ci en a plus.

La Lamera Cup, mise en avant dans le jeu (c’est la voiture affichée par défaut dans le menu), est emblématique de son esprit : une voiture créée spécifiquement pour un championnat où tout le monde a la même voiture, avec un moteur central de « seulement » 320ch pour 910Kg, et un coût relativement faible, réputée très adaptée aux amateurs : le ton est donné, ce n’est pas ici que vous croulerez sous les Ferrari et les Porsche, vous allez plutôt découvrir des voitures originales et jouer à un jeu très accessible.

Contenu

Le contenu est honnête pour un jeu indépendant comme celui-ci : un mode solo avec carrière, chrono, course rapide, championnat ; un mode multijoueur local, public ou privé, ou en écran splitté jusqu’à 4 ; de la personnalisation légère du pilote (casque, icône, combinaison), des stats diverses ; et un codex de pilotes réels (amateurs ou semi-amateurs ainsi que des développeurs mélangés au milieu), dont des femmes, ce qui est très cool.

Les catégories disponibles sont variées : GT, production, monoplace, endurance, ou électrique ; le tout en version moderne ou historique, et sur 1 à 4 classes de puissance, lorsqu’il y a assez de véhicules dans la catégorie. La catégorie la plus basse reste bien plus puissante que la voiture de tout le monde : on ne passera pas ici une heure à rouler dans une Clio pour commencer à débloquer des puissances intéressantes.

La sélection de véhicules est très porté sur l’alternatif, tout simplement parce que les licences coûtent cher, même s’il y a aussi de vraies licences dans le lot. On y retrouve, dans le désordre : des stock cars, des Renault 5, des F1 des années 60, jusqu’à la toute dernière Peugeot 908 prototype… Le panel est très vaste, même si chaque catégorie ne comprend que un à quatre véhicules. Il y a également quelques véhicules « maquillés » comme la Fred Motors GT à la place de la Ford GT, la Cavallino 33P à la place de Ferrari 330 P3, et bien d’autres.

Le roster est très orienté « course », il y a relativement peu de voitures de production ; d’ailleurs il n’y a pas de catégorie « production » en carrière, les rares véhicules de série ne sont disponibles qu’en course rapide ou contre la montre. La sélection est également très inspirée par des vraies séries mineures, comme la Lamera Cup avec une voiture unique qui ne sert que dans cette série, et autres du même genre. Il y a aussi pas mal aussi de voitures qui ne sont dans aucune catégorie de carrière, et ça c’est vraiment idiot parce que ça réduit encore la variété dans les épreuves, qui était déjà bien faible.

Il y a également 17 circuits, chacun avec deux ou trois variantes, dont certaines historiques. C’est un mélange de vrais et faux, beaucoup étant renommés ou très inspirés par des réels, et beaucoup sont localisés en France, ce que je trouve amusant. Au niveau de la modélisation, je ne sais pas si c’est réaliste, mais les circuits sont souvent très étroits : parfois il n’y a même pas la place de doubler, les circuits urbains sont infernaux avec l’IA qui ignore totalement le joueur, mais j’en reparlerai plus tard.

Carrière

Passé l’école de pilotage (pas très bien faite au passage, mais ça a peut-être été patché), la carrière est découpée en trois branches : monoplaces, GT et endurance. Chaque branche est composée de plusieurs étapes (correspondantes à des puissances), chacune étant composée de 1 à 4 championnats, avec à chaque fois 2 à 4 courses. Lorsque vous obtenez un bon résultat vous chargez une jauge qui permet de débloquer la catégorie suivante, et parfois vous débloquez une pièce de pseudo-Formule 1 ; l’objectif final de la carrière est de concourir dans cette catégorie reine. Les courses ont un vague élan de réalisme, avec des qualifications mais sur un seul tour, et des pénalités mais qui ne font que nous ralentir quelques secondes lorsqu’on coupe un virage.

Au début de chaque championnat vous devrez sélectionner une voiture (d’ailleurs il n’y en a toujours qu’une ou deux), et vous ferez tout le championnat avec elle : on est loin de la collectionnite de Forza ou Gran Turismo, et le jeu ressemble plus à F1 ou MotoGP. En fait, c’est encore plus simple : il n’y a pas de modification des véhicules, ni même de réglages possibles, pas de gestion de budget, de système d’expérience ou quoi que ce soit du genre, c’est vraiment « je choisis une voiture, je roule ». Personnellement ça me va bien : les systèmes d’expérience greffés sur les jeux uniquement pour donner un faux sentiment de progression. Il n’y a qu’un système de points pour débloquer les catégories suivantes, ce qui me semble raisonnable.

Conduite

La conduite est similaire à Classic Racers Elite, et un peu dans la veine de GRID, mais encore moins réaliste : il y a énormément d’adhérence et la conduite est très permissive, mais en même temps il faut essayer de faire des trajectoires propres pour améliorer ses temps. Pour donner une comparaison, la physique me fait un peu penser à Test Drive Unlimited ou The Crew, et ça a du sens quand on sait que le développeur principal a également travaillé sur ces jeux-là.

Au niveau des sensations de conduite… je suis mitigé. D’un côté j’aime bien ce côté « arcade mais pas trop », mais d’un autre côté, les voitures n’ont pas toujours une différence de comportement très marquée : les monoplaces, GT et voitures d’endurances se conduisent un peu toutes de la même manière, en tout cas avec le TCS activé, qui lisse énormément la conduite ; lorsqu’on désactive l’antipatinage, le caractère des véhicules se révèle, mais sans gâchettes analogiques, la conduite est aussi beaucoup plus difficile.

Il est d’ailleurs dommage que les aides à la conduite soient aussi limitées : TCS activé ou éteint, trajectoire de conduite, et… c’est tout ! C’est vraiment dommage qu’on ne puisse pas mettre le TCS à 50%, ça aurait permis de rentre la conduite plus fun tout en évitant les têtes à queue. Certes il n’y a pas de dégâts, mais il n’y a aussi pas de rembobinage, et surtout, pas d’option pour recommencer une course qui se passe mal, et au vu de la nullité abyssale de l’IA, c’est une véritable plaie.

Difficulté

Mettons tout de suite les points sur les i : à la sortie du jeu, l’IA était absolument catastrophique : imaginez un tank bourré qui roule sur des rails. Ca s’est amélioré au fil des patchs jusqu’à ce que les premières catégories deviennent très jouables, les catégories moyennes ne sont pas très compliquées non plus à condition d’éviter de se faire rentrer dedans, mais les suivantes restent insupportables.

En effet, l’IA nous ignore totalement : on se fait percuter sans arrêt par l’arrière si on a le malheur de freiner au mauvais endroit, elle se rabat sur nous, nous pousse dans les virages jusqu’au tête à queue, etc ; et imaginez-vous que c’était pire à la sortie ! C’est souvent énervant sur les circuits normaux, en particulier sur les premiers virages, mais sur les urbains, c’est juste l’horreur : je passe mon temps à finir dans les murs à cause de l’IA qui semble totalement ignorer mon existence, et je peux aussi bien sauter ces épreuves de l’enfer que tenter tant bien que mal de les finir, ça donne le même résultat, même en mode facile.

Cette IA infecte serait énervante mais gérable s’il y avait un rembobinage, ou même simplement la possibilité de recommencer rapidement une course ; mais non, les développeurs ont eu la bonne idée d’empêcher le simple « relancer », pourtant standard sur tous les jeux de course depuis la nuit des temps ! Ce qui aurait eu du sens sur une simulation pointue et exigeante est totalement absurde sur un jeu orienté arcade comme ici ; et en combo avec cette IA programmée par Satan, ça rend le jeu tout simplement insupportable, injouable, abominable. J’en rajoute un peu, mais alors que j’aurais pu souffler fort et relancer la course X fois d’affilée jusqu’à ce que ça passe, je suis ici obligé de quitter la course, revenir au menu, revenir sur le championnat, refaire les qualifs, et recommencer la course pour me faire encore percuter au premier virage, le tout avec les temps de chargement entre chaque étape. Ca me rend fou !

Technique

Techniquement le jeu est propre, même si le framerate n’est pas toujours parfaitement stable ; les courses se déroulent à diverses heures de la journée mais il n’y a pas de changement météo, et les vues cockpit sont détaillées, avec les animations de passage de vitesse etc. Niveau audio ce n’est pas complètement probant : les bruits des moteurs sont un peu trop « ronds » et pas assez agressifs : j’ai parfois l’impression de conduire ma citadine plutôt qu’une voiture de course, ça manque de grognements et de craquements.

Le jeu souffre également de petits bugs mineurs comme les voitures qui lévitent à quelques centimètres du sol, généralement corrigés avec les patchs,.


J’aime toujours le concept de ces jeux de course « arcade mais pas trop » qui conservent la structure d’une simulation. Malheureusement, outre le fait que GRID fasse la même chose en mieux (normal pour un jeu avec un budget sans commune mesure), son IA est absolument atroce et gâche tout le jeu : j’avais très envie d’aimer Hot Lap Racing, j’ai longtemps fermé les yeux sur ses défauts d’IA et patiemment attendu les patchs, mais les derniers championnats sont juste injouables et me rendent dingue.

Verdict : raté