Classic Racers Elite

Classic Racers Elite est un jeu de course arcade avec de vagues velléités de réalisme, un peu dans l’esprit des tous premiers Need for Speed. Il a été créé en partant d’un constat simple : les jeux de course se sont polarisés entre les simulations pures et dures d’un côté, et le très arcade d’un autre côté, sans qu’il n’y ait plus grand-chose entre les deux, et cherche à remplir cette niche.

Etant créé par un tout petit studio, il ne faut pas s’attendre à une quantité incroyable de contenu : 17 circuits avec quelques variantes, 16 voitures, et c’est tout. La sélection de voitures n’est évidemment pas sous licence, et copient des modèles des années 60-70 ; de la Fiat 500 aux Formule 1 d’époque, en passant par la BMW M3 ou la Ford GT40. Elles ne s’achètent pas, et sont toutes disponibles au début de chaque épreuve qui concerne leur catégorie ; on ne peut pas non plus les régler ou les améliorer, et pour la couleur, on devra se contenter d’un choix entre 4 livrées prédéfinies. Avec seulement 4 catégories de 4 voitures chacune, et probablement une seule qui vous conviendra à chaque fois, l’impression de répétitivité s’installe assez vite. Chose amusante, les circuits sont tous localisés en France car le développeur est français : il y a par exemple un pastiche du circuit Paul Ricard, appelé ici Francis Pastis.

La conduite n’est pas réaliste pour un sou, sans virer dans le délire non plus : on est loin de Mario Kart, mais on est aussi très loin de Forza, et même pas encore au niveau d’exigence de Rush Rally 3 ; elle n’est pas désagréable, avec suffisamment de subtilité pour ressentir les différences de comportement entre les différents véhicules. Cela dit, il manque un petit quelque chose : peut-être un peu d’exigence, ou peut-être qu’au contraire ce n’est peut-être pas assez exagéré et spectaculaire, mais en tout cas, quand on fonce sur une route étroite à 150 les sensations ne sont pas folles, d’autant plus qu’il n’y a aucun dégât qui rendrait les vitesses élevées plus risquées. Il y a également une sorte de « rebond » un peu agaçant à corriger en permanence : tournez à gauche, et la voiture repartira automatiquement vers la droite lorsque vous lâcherez le stick.

La durée de vie de Classic Racers Elite est à la hauteur des attentes pour un « petit indé » : 12 championnats comportant une poignée d’épreuves, durant chacune entre 30s et quelques minutes, toujours en pur time attack sans aucun concurrent sur la piste, et c’est à peu près tout ; il y a bien un mode « course libre », mais c’est d’autant plus léger qu’on ne peut que choisir des circuits et voitures déjà débloquées en championnat. En plus de ça, les tracés ont un temps unique à battre : pas de temps bronze, argent et or et encore moins de « meilleur temps » caché : une fois fini, pas la peine d’y revenir. Pour rester dans l’orientation « arcade » du titre, durant un championnat on pourra changer de voiture entre chaque épreuve, ce qui permet de prendre la plus adaptée en fonction du tracé : la plus puissante pour les grandes lignes droites, la plus agile pour les tortillons ; en revanche, il faudra tester et interpréter ses temps soi-même, car il n’y a aucune indication des forces et faiblesses des voitures, et si vous êtes comme moi, vous aurez vite fait d’en avoir une préférée et de ne jamais en changer.

Techniquement, le jeu n’est pas moche mais pas vraiment joli non plus, avec pas mal de popping, mais est assez propre et net : c’est déjà ça (attention : comme d’habitude sur les captures de jeu de course sur Switch, la qualité des vidéos ne représente pas le jeu). Il y a quelques chutes de framerate lors des crashs, et des petits bugs comme le décor qui rentre parfois à l’intérieur de l’habitacle en vue intérieure, mais rien de méchant. Graphiquement un filtre sepia/verdâtre est appliqué en permanence, qui est censé donner un cachet « vintage », mais en pratique, ça donne surtout l’impression de jouer à un jeu de la période Xbox 360/PS3 un peu terne. Le menu est assez sommaire et étrange par moment, avec des musiques génériques qui donnent un gros sentiment de travail amateur, mais sur une production de ce calibre on peut s’y attendre.

Classic Racers Elite n’est pas mauvais mais pas extraordinaire non plus, et on sent bien que c’est un jeu fait par un petit studio. Il y a de bonnes fondations avec un gameplay honnête, mais il manque d’un petit quelque chose pour sortir du lot, et d’un peu de finition dans les à-côté ; j’attends leur prochain jeu avec curiosité.