Luigi’s Mansion 3

Luigi’s Mansion 3 est un simulateur de ménage jeu d’exploration, où l’on visite les étages d’un hôtel en aspirant tout, partout, tout le temps, à la recherche de fantômes à éliminer.

Le gameplay est à base d’exploration, recherche, fouille, et de puzzles, le tout entrecoupé de quelques combats : on éblouit les fantômes, puis on les aspire, en les étourdissant avant si nécessaire. La « boucle de gameplay » du jeu fait beaucoup penser aux jeux Lego, pour ceux qui connaissent. Durant les premières heures on obtient quelques capacités supplémentaires, mais tempérez votre excitation : ce n’est pas un Metroidvania, et revenir dans les étages précédents ne débloquera que des collectibles, certes nombreux, mais inutiles. Le jeu est également totalement linéaire, et il n’est pas possible de se perdre, ni de choisir son chemin.

L’hôtel qui nous sert de cadre est excellent : les étages sont variés, les environnements sont riches, avec des ambiances très réussies et radicalement différentes, allant du convenu à l’absurde, avec un peu de tout entre les deux. Il y a beaucoup de cohérence et de détails dans les niveaux : par exemple, chaque chambre de l’hôtel a une salle de bain attenante. Les boss sont du même calibre, chacun demandant des techniques spécifiques, en plus d’être toujours très cohérent avec le thème de l’étage.

Ce qui est épatant, c’est l’inventivité permanente dont font preuve les niveaux : Luigi’s Mansion 3 est bourré d’énigmes et de puzzles qui se renouvellent en permanence, et il y a une nouveauté toutes les cinq minutes, au point qu’on a parfois un peu l’impression de jouer à une sorte de « Zelda light ». L’alternance entre l’exploration, les combats et les puzzles est très bien équilibrée : on passe sans arrêt de l’un à l’autre, comme si chaque étage était un mini-donjon, avec une ambiance et des puzzles spécifiques, et un boss à thème pour les conclure à chaque fois.

Cela dit, malgré cette inventivité de tous les instants, il faut bien admettre les derniers étages s’essoufflent un peu : on revient sur des ambiances « réalistes » et moins étonnantes, les niveaux sont tout petits et vite expédiés, et le manque de variété dans les ennemis commence à se faire ressentir : il n’y a que trois ou quatre ennemis de base, et même s’ils changent un peu de comportement et d’accessoires selon les étages, ce qui demande d’adapter sa stratégie, le sentiment de répétitivité pointe le bout de son nez sur la fin du jeu.

Niveau ambiance, c’est « effrayant » en mode « rigolo », et clairement destiné aux enfants. Les fantômes, typés Casper, apparaissent en faisant des grimaces, et font des mimiques quand ils se font aspirer. Le jeu est bourré d’humour, avec plein de petites mises en scènes et cinématiques rigolotes, ce qui permet de contrebalancer l’ambiance un peu angoissante que risqueraient de ressentir les plus jeunes autrement.

Luigi’s Mansion 3 est d’ailleurs un jeu très accessible. Outre la grande linéarité, au début du jeu, on est bombardé d’indices sur les possibilités qui nous sont offertes, « tu devrais essayer ceci » ou « il est possible de faire cela » ; pour les plus grands, ça élimine un peu la découverte, n’hésitez pas à les désactiver. La difficulté n’est pas non plus très élevée : la marge de manœuvre dans les combats de boss est assez large, et la principale difficulté sera de trouver comment les éliminer. Le dernier boss est un peu plus difficile, sans être infaisable non plus.

Graphiquement, c’est très joli : il y a énormément de détails et d’animations, et le moteur physique est très poussé, avec les rideaux aspirés et les objets qui volent dans tous les sens, et les ombres en temps réel sont très bien réalisées. Les musiques sont correctes mais pas vraiment mémorables, et assez discrètes.

Il y a cependant deux gros défauts qui viennent parfois entacher l’expérience. Le premier, ce sont les contrôles : Luigi tourne en mode « tank » en utilisant droite/gauche sur le stick droit, et lève/baisse la lampe en utilisant haut/bas. C’est une maniabilité d’un autre âge, on finit par s’y habituer, mais c’est parfois assez infernal, surtout sur certains boss qui demandent de viser un minimum. A noter qu’il est possible de viser « directement » avec le stick droit et de gérer la hauteur avec le gyroscope, mais utilisant un pad tiers sans gyro, je n’y ai pas accès.

Le second défaut, c’est la caméra : elle est fixe, et souvent placée très bas, ce qui fait qu’on a parfois du mal à savoir où Luigi est positionné par rapport aux ennemis. Comme pour les contrôles, on s’y habitue, mais ça rend certains boss bien pénibles.

Le jeu comporte plusieurs modes multijoueur, dont certains en DLC, mais je n’en ai testé aucun.

En terme de durée de vie, j’ai mis 14h pour le terminer, loin du 100%, mais en fouillant un peu quand-même.

Luigi’s Mansion 3 est très sympathique, avec beaucoup d’idées et de variété. Mais le jeu s’essouffle sur la fin, et avec les problèmes de maniabilité et de caméra, il est pile à la limite entre un « bon jeu » et un « indispensable ».

Verdict : très bon