Fire Emblem Warriors: Three Hopes

Fire Emblem Warriors Three Hopes est un musou, le second utilisant la licence Fire Emblem ; le premier, sorti en 2017, était un crossover entre différents jeux de la licence, notamment Echoes, Awakening et Fates, à la manière du premier Hyrule Warriors. Cet épisode utilise exclusivement l’univers de Three Houses, et mélange le gameplay de la série Warriors avec quelques éléments de la série Fire Emblem… à la manière du dernier Hyrule Warriors.

L’histoire est une alternative à celle de Three Houses : les personnages et leurs motivations sont identiques, les événements principaux suivent globalement la même trame, mais il y a une différence de taille : ce n’est pas Byleth qui sauve les chefs de maison au début du jeu, mais Shez, un autre mercenaire, dont la bande a été liquidée par celle de Byleth, ce qui en fait son rival dont il cherche à se venger. J’ai bien aimé retrouver les personnages que je connaissais et découvrir ceux que je n’avais pas déjà côtoyé, mais il faut bien avouer qu’il vaut mieux déjà connaître l’histoire, car le rythme est beaucoup plus rapide, et le jeu prend moins le temps de présenter les PNJ et leurs relations : on doit choisir sa maison dès le début, avant d’avoir eu le temps de parler le moindre instant avec les chefs de maison, et le prologue se termine là où les chemins se séparent dans Three Houses !

Le gameplay est du musou classique : on mouline les ennemis par paquet de 100 (littéralement), avec des coups rapides ou puissants, ainsi qu’une esquive, un blocage, des capacités spéciales, et une jauge de « super ». On court partout sur des petites cartes que l’on traverse en 2 minutes, sur lesquelles sont placées des zones à capturer en éliminant un ennemi spécial, afin de renforcer son armée, et il faut remplir certains objectifs pour gagner la partie : battre un boss, éliminer un certain nombre d’ennemis, capturer certaines zones, etc. On dirige 4 personnages entre lesquels on peut basculer d’une simple touche, et l’on peut donner des ordres à ceux que l’on ne contrôle pas, afin de capturer les zones plus vite par exemple ; cet aspect, dont l’importance varie beaucoup d’un musou à un autre, est ici bien présent, et il sera obligatoire de gérer les batailles stratégiquement pour, par exemple, défendre plusieurs PNJ répartis partout sur le champ de bataille. Les alliés ne sont d’ailleurs pas inutiles : il m’est même arrivé qu’ils battent un boss pendant que j’étais à l’autre bout de la carte !

Ce gameplay désormais traditionnel pour la série Warriors est complété par le « triangle des armes » de la série Fire Emblem : l’épée est forte contre la hache, qui est forte contre la lance, qui est forte contre l’épée, sans parler de l’arc, des poings, de la magie blanche ou noire, des chevaux et pégases, des armures, etc. Il faudra donc faire attention à l’équilibre des compositions en début de bataille, aux ennemis que l’on affronte, mais aussi aux ordres que l’on donne, afin de ne pas mettre ses alliés en difficulté. Le jeu récupère aussi les classes de la série, légèrement réarrangées en arbres, qu’il faudra maîtriser les unes après les autres : par exemple, l’épéiste débloque le mercenaire et le voleur, tandis que le moine débloque le prêtre et le mage. Chaque personnage a cependant une affinité avec une branche particulière, et recevra des bonus si on s’y tient ; on n’a donc que moyennement la liberté de composer son équipe comme on l’entend. Les mécaniques de RPG classiques sont également de la partie : gain d’XP et de niveaux, équipement, capacités spéciales à débloquer et configurer, et on peut également améliorer les armes trouvées, choisir des escouades qui nous donnent des bonus, et j’en passe. C’est vraiment complexe pour un musou, on est très loin par exemple de la simplicité de Samurai Warriors 5, dans lequel je m’étais contenté de choisir la meilleure arme entre les combats, même si ça reste très orienté défouloir, soyons honnêtes.

Three Hopes a en revanche un léger problème d’équilibrage : en conservant toujours le personnage principal comme personnage actif j’avais 10 ou 20 niveaux de plus que la plupart des ennemis, mais mes alliés étaient toujours à la traîne ; il est possible d’augmenter leur niveau juste en dépensant de l’argent, mais ça demande quand-même de grinder un peu pour en récupérer. A l’inverse, les classes se maîtrisent bien trop vite par rapport à la progression dans le jeu, car les classes de niveau supérieur ont besoin de « sceaux » pour se débloquer, que l’on n’obtient pas avant plusieurs heures : on aura le temps de maîtriser toutes les classes de base avec les personnages du début du jeu avant de pouvoir débloquer les suivantes.

Entre les combats, on retrouve légèrement l’aspect social de Three Houses : on se promène dans le camp pour en gérer les différents aspects (amélioration de bâtiment, entraînement, magasin, etc), parler aux PNJ pour faire monter les jauges de relation, et éventuellement faire des activités avec eux. Et comme dans Three Houses, c’est complètement facultatif : il est parfaitement possible de l’ignorer et de se contenter de ce qui a un impact direct sur les combats, ce que j’ai d’ailleurs fait en grande partie. Il y a cependant beaucoup de dialogues, bien plus que dans la plupart des Warriors : des heures et des heures de cinématiques, probablement autant que dans Three Houses d’ailleurs, pour raconter le scénario et ponctuer les combats. De temps à autre, il y aura également un choix de dialogue à effectuer : depuis un simplement changement de réaction jusqu’à un embranchement dans le scénario, certaines (rares) actions sur le champ de bataille vont aussi changer le cours des événements, ce qui fait, encore une fois, écho à Three Houses.

Mais c’est la durée de vie qui est peut-être le principal point noir du jeu : pas parce que qu’il est trop court, au contraire ! Je l’ai terminé en environ 40h sans vraiment faire de quête annexe, mais il manque cruellement de contenu avec quelque chose comme 20 ou 30 cartes réutilisées en permanence et qui se ressemblent parfois beaucoup trop ; et un scénario qui est, au fond, une redite d’événements déjà vécus dans les grandes lignes.

Techniquement c’est plutôt correct, mais il y a de fréquentes baisses de framerate. Au moins c’est plutôt propre, bien qu’assez simple.

Fire Emblem Warriors Three Hopes est un excellent musou : riche et complet avec tout son aspect RPG, un pan stratégique bien présent, et une progression très scénarisée. Seule sa durée de vie un peu longuette risque d’en faire abandonner certains avant la fin.

Verdict : très bon