Première période : les simulations de combat (1988)


C’est le début de l’explosion des beat’em up, qui commencent à éclipser les autres genres. Ils continuent à souvent utiliser le style Kung Fu Master, linéaire et souvent très basique, mais commencent à adopter le style Double Dragon, avec des déplacements sur trois dimensions et parfois des combats plus complexes à base de combos, mais pas toujours, loin de là.


Double Dragon 2 (arcade, Technos)

Suite à l’énorme succès du premier épisode, Technos se précipite pour faire une suite rapidement. Plutôt joli pour l’époque, cet épisode souffre de ralentissements quasi-permanents, encore plus nombreux et encore plus gênants, et son ambiance « rock des années 90 » à base de cuir et de chaînes est assez drôle aujourd’hui. Son gameplay est quasiment identique à l’exception des frappes droite/gauche différenciées sur des boutons dédiées (comme Renegade) et l’ajout d’un coup de pied tournoyant. La structure des niveaux est aussi quasiment identiques : on a parfois l’impression de jouer à un romhack. Il n’a pas grand-chose de spécial, et son succès à l’époque est sans doute dû au fait que la concurrence n’était pas encore arrivée. Aujourd’hui, ses ralentissements le rendent assez pénible ; préférez y jouer avec un émulateur qui peut les éliminer.


Vigilante (arcade, Irem)

Sur la base de son succès Kung Fu Master, sorti déjà 4 ans plus tôt, soit une éternité en arcade, Irem ne s’aperçoit pas que le genre a beaucoup changé, et Vigilante est bien trop basique : une seule ligne droite, des ennemis qui meurent en un seul coup sauf quand ils en nécessitent beaucoup trop, et des niveaux totalement plats et répétitifs. Même si vous aimez le genre, il est vraiment très mauvais.


Splatterhouse (arcade, Namco)

Encore un beat’em up linéaire, Splatterhouse se démarque avec son ambiance gore et malsaine, qui choquera plus d’un parent lors de son arrivée sur consoles quelques années plus tard : on frappe des zombies qui explosent en gerbes de sang (vert) que l’on peut même exploser sur les murs, et les décors sont bien glauques : cadavres éventrés ou empalés, prisonniers agonisants, zombies enchaînés… C’est très réussi. Dommage que le gameplay ne suive pas : c’est raide, basique, et pas très intéressant, même pour l’époque. Aujourd’hui, il n’a plus grand intérêt : son ambiance n’a plus rien d’extraordinaire, et son gameplay est bien trop basique.


Altered Beast (arcade, Sega)

Encore un beat’em up linéaire assez basique, Altered Beast se démarque par son ambiance vaguement inspiré par la mythologie Grecque, et la possibilité de se transformer : des chiens blancs arrivent à intervalle régulier, les éliminer donne un bonus, à 3 bonus on se transforme : en loup-garou dans le premier niveau, en dragon dans le second, etc. Le gameplay est très simple : deux boutons pour frapper, un pour sauter, avec des frappes à portée beaucoup trop courte qui nous mettent en danger en permanence. Il n’avait déjà rien de vraiment marquant à l’époque, et il est surtout connu car ce sera le jeu fourni avec la Megadrive jusqu’à l’arrivée de Sonic trois ans plus tard ; aujourd’hui il est trop basique pour retenir l’attention bien longtemps.


Bad Dudes vs Dragonninja (arcade, Data East)

Encore un beat’em up linéaire assez basique, Bad Dudes se démarque par son côté décalé et ses textes très « second degré » : le président des Etats Unis a été enlevé par des ninjas, et on se fait assaillir non-stop par de véritables hordes des ninjas qui arrivent de partout. Le gameplay est assez classique avec un bouton pour frapper et un pour sauter, deux « niveaux » comme dans Shinobi, et des armes laissées par les ennemis. Malgré son style déjà vu de nombreuses fois, Bad Dudes a un côté sympathique avec cette action intense et permanente, et il ne se prend pas au sérieux : pas exceptionnel, mais pas mauvais non plus, loin de là.


P.O.W. Prisoners of War (arcade, SNK)

C’est une repompe totale de Double Dragon, replacé dans un univers militaire type « prisonnier en guerre du Vietnam », populaire à cette période en films comme Platoon, Rambo 2 & 3, etc. Il est aussi sensiblement plus basique : pas de saisie, pas de coups spéciaux, et très peu d’ennemis différents ; en outre, sa mauvais gestion de la profondeur le rend assez frustrant. Un clone de Double Dragon de qualité plutôt moyenne à l’époque, et un peu mauvais aujourd’hui.


The Ninja Warriors (arcade, Taito)

Un beat’em up linéaire extrêmement basique et lent, dont la principale originalité vient de l’utilisation de 3 écrans côte à côte. A part ça, ce n’était pas très bon pour l’époque, et ça ne s’est pas amélioré avec le temps, surtout au vu du très bon remake SNES sorti en 1994 et du portage de ce dernier sur consoles modernes.


China Gate (arcade, Technos)

Un platformer mono-écran, un peu comme Bubble Bobble ou Joe & Mac Returns, mais avec des combats typés beat’em up. On affronte des ennemis qui arrivent en boucle, quand on en a éliminé assez, un boss arrive, et on recommence. Pour l’époque il n’est pas mauvais, aujourd’hui il est assez moyen.


Dynamite Dux (arcade, Sega)

Un mélange de beat’em up « 3D » assez basique (un seul coup élimine n’importe quel ennemi), et de run & gun avec des armes à ramasser : caillou, bombe, mitrailleuse, bazooka… A l’époque pas trop mauvais bien qu’un peu basique, il est aujourd’hui assez générique.


Kabuki-Z (arcade, Taito)

Un beat’em up « 3D » aux combats basiques avec des adversaires qui s’éliminent en un seul coup, mais tout de même la possibilité de bloquer et de s’accroupir, ce qui est nécessaire pour vaincre les boss. Assez moche et pas très bon, même pour l’époque, il a la particularité d’être particulièrement sanglant.


Kuri Kinton (arcade, Taito)

Un beat’em up linéaire dans la veine de Kung Fu Master, mais avec beaucoup plus de possibilités de combat, des plateformes, des pièges, des boss un peu intéressants, avec un style qui mélange film d’action, Dragon Ball, et Hokuto No Ken et un peu d’humour. Le tout fait un jeu assez bon, même encore aujourd’hui, et sans doute un des meilleurs jeux du genre que j’aie testé jusqu’ici.


Shingen Samurai Fighter (arcade, Jaleco)

Un beat’em up « 3D » très raide, dans lequel on incarne un samouraï qui affronte des hordes de soldats ennemis. Un peu moche, beaucoup trop raide, et pas très fun, même pour l’époque.


Superman (arcade, Taito)

Une sorte de clone de Kung Fu Master, mais on incarne Superman, alors on peut voler. Un peu. C’est aussi mauvais que la plupart des jeux Superman.


Reikai Doushi / Chinese Exorcist (arcade, Home Data Corp)

Un des premiers jeux utilisant des sprites photographiques à la Mortal Kombat, ou plutôt Clay Fighter car il utilise des photos de figurines en plasticine (une sorte de pâte à modeler), mais ce n’est pas vraiment au point car encore plus lent, rigide et peu fluide que Mortal Kombat. Le gameplay est dans le style de Yie Ar Kung Fu, mais très médiocre : avec le manque de fluidité, on ne comprend pas vraiment ce qui se passe.


Kageki (arcade, Kaneko)

Un jeu de boxe assez basique dans lequel on affronte un gang : une frappe rapide, une frappe puissante, et appuyer sur les deux permet de se baisser pour esquiver. On tourne autour de l’adversaire, on esquive ses attaques et on matraque le bouton de frappe pour le mettre KO, puis on recommence avec le gangster suivant. C’est assez basique, mais pas mauvais, et les animations des adversaires sont assez amusantes.


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